Téléréalité

Elle envahit nos écrans, meuble les conversations du lendemain, accumule les records d’audience, bâtit des célébrités éphémères.

Elle n’est cependant qu’un artifice, un paradoxe.

La réalité, la vraie vie, n’ont évidemment rien à voir avec ces images d’inconnus livrés à eux-mêmes jusqu’à un certain point puisque ces émissions sont aussi soigneusement scénarisées pour maintenir l’attention : succession de scènes de sexe, d’aventures factices, d’affrontements ridicules, de violences…

Qu’est-ce qui pousse les uns à s’afficher, les autres à regarder, tous dans l’impudeur absolue.

Le beau gosse tatoué au vocabulaire réduit, la blonde infantile, peroxydée et dénudée autant que possible n’ont aucun talent : ils ne savent pas chanter, danser, conter, jouer la comédie ; que font-ils devant les caméras sinon exhiber leur anatomie en outrant leurs comportements et leurs attitudes. Mais ils sont quelqu’un un moment, juste un moment.

Quant aux spectateurs, ils observent avec concupiscence et un obscur sentiment de honte, le spectacle les distrait sans effort, ni fatigue, leur intelligence amenuisée n’est en rien sollicitée.

Ceux qui se montrent, ceux qui regardent, ne sont que la représentation de la vulgarité à l’état pur, la décadence progressive de notre société dans laquelle le « paraître » remplace insidieusement le « faire » et même « l’être », car il ne s’agit que de cela, nous avons les figures que nous méritons, des masques dérisoires.

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