faits divers
Police judiciaire © Tim Douet

Réforme de la police judiciaire : une mobilisation prévue ce lundi à Lyon

Comme dans de nombreuses villes de France, les syndicats de la magistrature et de la police judiciaire appellent au rassemblement ce lundi 17 octobre à midi devant le tribunal judiciaire de Lyon.

La fronde se poursuit contre les velléités de Gérald Darmanin de réformer la police judiciaire. Dans le viseur des manifestants qui se réuniront ce lundi à Lyon comme ailleurs,  le projet défendu par le ministère de l'Intérieur pour réorganiser la police en France, en la départementalisant dans l'objectif de la décloisonner et de la rendre plus efficace, notamment dans la lutte contre la petite et moyenne délinquance.

Concrètement, Gérald Darmanin qui se prévaut d'impulser le plan le "plus ambitieux depuis 40 ans" entend "unifier le commandement des différents services de police"  (police judiciaire, police aux frontières, sécurité publique et renseignement) en les plaçant sous l'autorité d'un directeur départemental de la police nationale (DDPN), comme l'explique une tribune signée par 1500 enquêteurs de PJ et magistrants dans Le Monde pour s'opposer au projet. Or jusqu'ici, la police judiciaire disposait d'un budget et d'effectifs dédiés, qui étaient "sanctuarisés".

Efficacité et indépendance de la justice

La mise en péril de l'efficacité et de l'indépendance de la justice, ainsi que de la protection du secret des enquêtes, sont les principales inquiétudes énoncées par les syndicats – en l'occurrence, l'association nationale de la police judiciaire, l'Association Française des Magistrats instructeurs, l'Union syndicale des magistrats et le Syndicat de la magistrature – face au projet.

En particulier, ils craignent une "absorption" de la PJ par la sécurité publique, et le sacrifice d'une "filière hautement spécialisée sur l'autel du traitement de masse de la délinquance quotidienne". "C’est privilégier l’arrestation du petit trafiquant, aussitôt remplacé, plutôt que le démantèlement des réseaux, ou du vendeur à la sauvette plutôt que de ceux qui l’exploitent. C’est porter un coup fatal à la lutte contre la criminalité organisée ou contre la délinquance économique et financière déjà si mal en point."

Les syndicats s'inquiètent également dans leur tribune que la réforme mette en péril "l'impartialité" de la PJ, en créant une proximité malvenue avec l'autorité préfectorale et le ministre de l'Intérieur qui suivront "les enquêtes sensibles".

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