Polémique sur la "fin" des autoroutes

Jean-Louis Borloo a décrêté l'arrêt des constructions d'autoroute. "La route et l'avion deviennent des solutions de dernier recours imposées par l'état des technologies ou la géographie. La capacité routière globale du pays ne doit plus augmenter, sauf pour éliminer des points de congestion et des problèmes de sécurité" a expliqué le ministre de l'Environnement.

Rhône-Alpes pas concernée ?
Quelle sera l'incidence de cette annonce en Rhône-Alpes, particulièrement concernée par les projets autoroutiers ? Les acteurs locaux semblent considérer que les exceptions annoncées par Borloo suffiront à maintenir les projets en cours : l'A 45 Lyon-Saint-Etienne répond en effet à des problèmes de sécurité ; les contournements de Lyon TOP et COL, ainsi que l'A89 Balbigny-La Tour de Salvagny, doivent résoudre des problèmes de "congestion". À la mairie de Saint-Etienne on est en tout cas convaincu que l'A45 ne sera pas remis en cause : "Le maire Michel Thiollière (UMP) a eu très récemment le directeur de cabinet de M. Borloo, qui lui a précisé que le projet A45 était en marche. Son allocution concerne le fait de ne pas augmenter le réseau d'autoroute en France, mais il y a une exception pour éliminer les problèmes de sécurité." La conviction est la même au département de la Loire, présidé par Pascal Clément : "Juridiquement, les deux projets A 45 et A89 sont très avancés, donc on ne doit pas être concernés par la position de Borloo. La déclaration d'utilité publique de l'A89 remonte à juillet 2003 et les travaux commence. Quant à l'A 45, les commissaires ont rendu leur conclusion. C'est aussi un projet très avancé' confie son cabinet. Quant à Pascal Clément (UMP) lui même, l'ancien ministre de la justice observe : 'Jean-Louis Borloo écarte tout moratoire pour les autoroutes, ce qui était la demande des écologistes. Je pense que cela permet de réaliser les autoroutes qui ont démarré. Je ne suis donc pas trop inquiet des conséquences de ses déclarations pour l'A45 et l'A89.'

Polémique
Avec de telles réserves, on peut s'interroger sur la portée de l'annonce de Borloo. Pour l'écologiste Etienne Tête, "l'exception sur les points de congestion, ça peut justifier toutes les autoroutes..." Il précise : "l'A 89, c'est malheureusement plié, elle est lancée. Le TOP, ça ne concerne pas l'Etat mais les collectivités locales. Il ne reste donc que l'A 45 et le COL. Si l'annonce de Borloo n'a pas d'effet sur ces deux autoroutes, ça n'a pas de sens."
L'adjoint reste cependant optimiste sur le bilan de Grenelle : "Je pense que Sarkozy ne se contentera pas d'entériner le Grenelle. Il voudra aller plus loin, être plus vert que vert. Je le vois bien annoncer un moratoire sur les autoroutes. Sinon, il n'aura pas grand chose de fort à dire".

Tête contre la limitation de vitesse
L'idée de réduire la vitesse des automobilistes ne fait pas l'unanimité. Même l'écologiste est contre : "Sur l'autoroute, passer à 120, ça peut être efficace écologiquement. Même si on peut se demander si les gens ne vont pas s'endormir au volant. Mais si on passe de 50 à 40 en ville, on augmente la pollution, car les moteurs consomment plus à faible vitesse..." assure-t-il. Lui plaide plutôt pour une réduction de la puissance des moteurs, et notamment l'interdiction, à terme, des voitures de plus de 7 chevaux en ville.

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