Mgr Olivier de Germay, archevêque de Lyon @Antoine Merlet
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Olivier de Germay, nouvel archevêque de Lyon : “Méfiez-vous des étiquettes. J’invite les gens à me juger sur pièces"

Quelques jours après l’annonce du couvre-feu par le président de la République, le pape nommait Olivier de Germay, alors évêque d’Ajaccio, nouvel archevêque de Lyon. À 60 ans, le successeur du cardinal Barbarin passe à confesse sur le procès Preynat, la laïcité, l’euthanasie, la PMA, les personnes homosexuelles, la crise identitaire, etc. Sans tabou.

Lyon Capitale : Lorsque le pape vous a nommé archevêque de Lyon, vous y attendiez-vous ? Mgr Olivier de Germay : Non. Cela a été une grande surprise. Je n’avais jamais pensé qu’un jour je puisse être archevêque de Lyon. Vous revêtez le titre de primat des Gaules, le poste le plus prestigieux dans l’Église catholique de France, avec celui de Paris. Comment abordez-vous cette responsabilité ? En fait, la première responsabilité est celle d’être archevêque de Lyon. C’est cette mission qui m’a été confiée par le pape. Le titre de primat des Gaules est davantage un titre honorifique qui fait référence à l’histoire très ancienne de ce diocèse dont les racines remontent aux premiers martyrs de Lyon, en 177. C’est donc plus une responsabilité honorifique qui dépasse les contingences du temps. Vous héritez d’un diocèse de Lyon particulièrement endolori depuis le procès Preynat. Comment abordez-vous cette situation ? Ma première constatation est que, finalement, ce diocèse ne se porte pas si mal. On m’a tellement rapporté ce que vous venez de me dire que je suis arrivé à Lyon avec un peu de crainte en me persuadant qu’il s’agissait d’un diocèse profondément meurtri et divisé. En réalité, même s’il a subi un traumatisme, c’est indéniable, avec toutes les affaires que vous évoquez, ce qui me surprend heureusement, c’est que ce diocèse a une grande vitalité qui manifeste vraiment le désir d’aller de l’avant. Je crois qu’indépendamment de ma personne, le fait qu’un nouvel archevêque ait été nommé, c’est pour beaucoup le signe que nous allons pouvoir passer à autre chose, tourner la page sans, bien entendu, oublier ce qu’il s’est passé car il faut en tirer des enseignements. Vous avez franchi la mer pour venir jusqu’en Gaule. Comme on dit ici, "tout le monde peuvent pas être de Lyon, il en faut ben d’un peu partout". Le fait de venir de l’extérieur est-il selon vous un avantage pour panser les plaies laissées par ce qu’il est convenu d’appeler "l’affaire Barbarin" ? D’un certain point de vue, je pense qu’effectivement c’est un avantage parce que cela veut dire que je suis neutre par rapport à ce qu’il s’est passé. Certains prêtres étaient très hostiles au cardinal Barbarin. Comment avez-vous engagé la reprise du dialogue ? Je crois que cela appartient au passé et ces prêtres que vous évoquez ont, eux aussi, envie de passer à autre chose. En réalité, très peu de personnes sont venues me parler des difficultés qu’elles ont pu avoir avec le cardinal. En revanche, d’autres m’ont dit combien elles l’ont soutenu et combien elles ont été choquées par la façon dont il avait été traité. Votre nomination a fait grincer des dents chez les plus progressistes. Les plus doux parlent d’un profil atypique (ancien militaire parachutiste formé à Saint-Cyr) quand les plus durs parlent d’un ultra-conservateur (pour avoir manifesté contre le mariage pour tous ou tenu des propos blessants sur les personnes homosexuelles). Que leur répondez-vous ? Vous savez, j’ai eu l’occasion de le dire lors de mon installation : méfiez-vous des étiquettes. On entend dire ceci ou cela, parfois d’ailleurs un peu tout et son contraire, j’invite les gens à me juger sur pièces, si je puis dire, plutôt que de se fier à des étiquettes qui sont quelquefois un peu caricaturales.

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