Bruno Bernard, président du Sytral et de la Métropole de Lyon © Antoine Merlet

Nouvelle passe d’armes à la Métropole de Lyon entre Bruno Bernard et l’opposition

Difficile, voire parfois inexistant, selon certains, le dialogue entre l’opposition et Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon, n’en finit plus de tourner à la passe d’armes médiatique. Nouvel épisode en date, ce lundi matin, en marge de la commission permanente. Chacun s’accusant, par micro interposé, de gouvernance "autoritaire" ou "d’instrumentalisation".

Véritable feuilleton de la rentrée politique, la fronde des maires, envers la majorité écologiste de la Métropole de Lyon, n’en finit plus d’émailler les échanges au sein des réunions et du conseil métropolitain. Dernier épisode en date, ce lundi matin lors de la commission permanente, où l’opposition a remis de l’eau au moulin. 

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L’opposition se serre les coudes

Les quatre groupes d’opposition de droite et du centre, unis ont décidé de quitter momentanément la séance pour dénoncer la gouvernance de Bruno Bernard, sur le parvis de l’hôtel de la Métropole. Une petite phrase a suffi pour mettre le feu aux poudres. “Le président de la métropole a dit qu’il ne tiendrait pas compte des remarques des conseillers métropolitains d’opposition. Il a réussi à nous fédérer”, souligne Philippe Cochet, président du groupe LR. “Nous ne sommes pas toujours d’accord entre nous, mais chez nous le dialogue est un minimum. Bruno Bernard a un comportement hautain. Il avait pourtant pris des engagements. Nous en arrivons à un blocage institutionnel”, poursuit Louis Pelaez qui préside le groupe Inventons la Métropole de demain.


Le président de la métropole a dit qu’il ne tiendrait pas compte des remarques des conseillers métropolitains d’opposition. Il a réussi à nous fédérer

Philippe Cochet, président du groupe Les Républicains


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Environ une heure plus tard, le président de la Métropole a à son tour invité la presse pour donner sa propre version des faits, la commission permanente se déroulant à huis clos. À l’intérieur du siège de la Métropole, cette fois, Bruno Bernard a dénoncé une "déformation de [ses] propos", arguant que "l’incident était prévu avant que la commission permanente ne démarre, a priori certains d’entre vous [les journalistes, Ndlr] aviez déjà été invités. Donc c’est de l’instrumentalisation et ça ne fait pas honneur au débat public". Une affirmation avancée par le chef de la majorité et d'autres élus écologistes que nous ne pouvons confirmer, à l’instar d’autres confrères, car nous n’avons reçu l’invitation de l’opposition qu’après l’interruption de séance de ce lundi matin. 


"J’ai dit que je discutais directement avec les maires et que je ne passais pas par les présidents de groupe pour discuter avec eux, ni plus ni moins."

Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon


Selon l'opposition, l'élu écologiste aurait déclaré "Je ne traite pas avec les conseillers métropolitains d’opposition", une phrase  instrumentalisée d'après Bruno Bernard. À l'en croire, celle-ci faisait référence à ses discussions avec les maires et ses propos auraient plutôt été de cet ordre-là : "J’ai dit que je discutais directement avec les maires et que je ne passais pas par les présidents de groupe pour discuter avec eux, ni plus ni moins".

Escalade d’accusations

Chacun reste donc campé sur ses positions en se renvoyant la balle et en donnant sa vérité, pendant que les discussions sur les sujets de fonds, elles, n’avancent pas. D’un côté, Bruno Bernard se défend en reprochant à Philippe Cochet d’avoir expliqué qu’il se comportait "comme un dictateur, ni plus ni moins" et de l’autre les élus de l’opposition considèrent que le président de la collectivité "ne tient pas ses engagements et humilie les conseillers métropolitains. Il confond autorité et autoritarisme", ajoute David Kimelfeld, ancien président de la métropole.

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Un dialogue de sourds ou plutôt une absence de dialogue, que Bruno Bernard explique ne pas comprendre après qu’il ait donné à l’opposition, il y a deux semaines, des gages quant à une inflexion de la gouvernance. Il affirme qu’au sujet de la fronde, "il n’y a pas d’escalade, les choses sont très calmes avec les maires. Nous avançons, beaucoup d’échanges ont déjà été menés par Hélène Geoffroy, la vice-présidente à l’égalité des territoires. On a des rendez-vous prévus dans les jours et semaines qui viennent avec, notamment, une conférence métropolitaine des maires au mois de novembre".  Un sujet dont il souhaite discuter directement avec les élus concernés et "pas en passant par les présidents de groupe. C’est normal de faire comme ça". 

Les élus d'opposition à la métropole de Lyon. (Photo : Paul Terra)

"Ils sont en permanence dans la polémique"

À l’entendre, les groupes d’opposition ne sont aujourd’hui "d’accord sur rien, sauf pour critiquer la majorité que j’incarne. Moi je souhaite que l’on discute de dossiers de fond. On devait discuter d’un dossier très important sur la Zone à faible émission (ZFE), je n’ai toujours pas compris qu’elle était la position de ces groupes il n’y a pas une position concrète. Ils sont en permanence dans la polémique, à la recherche d’incidents, qui marquent peut-être leur absence de proposition de fond".  


"Ils sont en permanence dans la polémique, à la recherche d’incidents, qui marquent peut-être leur absence de proposition de fond."

Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon


Une dernière pique qui ne fait pas vraiment écho à sa volonté d’apaisement affichée il y a deux semaines et qui montre que la situation est loin d’être pacifiée. Un nouveau départ de feu semble pouvoir prendre de partout, quoiqu’en dise Bruno Bernard, qui déclarait en ouverture de son point presse, en début d’après-midi, "il n’y a rien eu de particulier ce matin".

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