Capture d’écran 2012-11-12 à 15.20.30

Mariage homosexuel : le débat de Cochet (UMP) tourne au plaidoyer anti-mariage gay

En lieu et place d'un débat comme annoncé sur le carton d'invitation, tous les intervenants présents hier soir à la réunion organisée à Neuville-sur-Saône sur le mariage homosexuel se sont prononcés contre. Il n'y a eu aucun débat. Récit.

Sur le papier, un débat devait avoir lieu mardi soir à la salle Jean Vilar de Neuville-sur-Saône sur la question de l'ouverture et de l'adoption aux couples homosexuels. Un journaliste, impartial, était même chargé d'animer la soirée, de faire respecter le temps de parole des uns et des autres. De quoi laissé penser que toutes les opinions seraient relayées devant les 350 personnes présentes. Mais il est vite apparu que les intervenants étaient tous opposés au projet de mariage pour tous. Seul Me Alexandre, notaire, s'est abstenu de s'exprimer sur le fond, tenu par son métier.

Monseigneur Jean-Pierre Battut, évêque auxiliaire de Lyon, a justifié son positionnement le premier, expliquant que "l'institution du mariage" préexistait au Christ et que donc, c'était une réalité "aussi vieille que l'humanité". Il a regretté que les politiques évoquent une "ouverture du mariage" alors qu'il s'agit selon lui d'une "redéfinition". Comme le cardinal Barbarin fin septembre sur RCF, il a expliqué que "si l'on enlève un taquet au mariage, après on pourra être amené après à autoriser le mariage entre un frère et une sœur par exemple". Serge Attias, directeur du Centre d'Etudes Juives de Villeurbanne s'est prononcé fermement contre et Nicole Fabre, pasteur de l'Eglise réformée a émis de grosses réserves.

"On ne peut pas être pour le mariage et contre l'adoption"

Isabel Santos-Malsch, présidente de Familles de France, fédération regroupant plus de 7.524 adhérents dans le Rhône a fait un véritable plaidoyer, bien rodé, contre le mariage et l'adoption des homosexuels hier. "Une réforme qui révolutionne le droit de la famille et par voie de conséquence le droit social (...) Le mariage a été inscrit dans le code civil pour donner un cadre sécurisé aux enfants. Le mari est le père des enfants de son épouse (...) Si la loi est adoptée, c'est l'institution du mariage qui se trouvera bouleversée et donc la filiation. On ne peut pas être pour l'un et contre l'autre" a estimé la responsable associative qui annonce des conséquences en terme de congé parental, d'autorité parentale, d'obligation alimentaire et d'état civil.

Elle a fait valoir enfin le droit à la filiation, "le droit donné à l'enfant d'avoir un père et une mère (...) Nous connaissons tous des ruptures qui entraînent la quête désespérée de la recherche de parent(s) par les enfants, ne faisons pas de cette rupture la norme".

"Les enfants des couples hétéro vont nettement mieux à l'âge adulte"

Emmanuel Contamin, pédopsychiatre a fait le point sur les études portant sur les enfants de parents homosexuels. Il a cité la seule étude qui vaille à ses yeux en termes méthodologiques, menée par Mark Regnerus aux Etats-Unis (lire ici), et portant sur 394 enfants de familles recomposées. Les enfants de mère lesbienne et de père gay rencontreraient, selon les conclusions de cette étude, beaucoup plus de problèmes à l'âge adulte, en terme de taux de suicide, d'arrestation policière, de sentiment d'insécurité, de difficulté d'attachement, etc. "Les enfants vont nettement mieux à l'âge adulte quand ils ont passé leur enfance avec deux parents hétéro mariés", a conclu le médecin hier. Il a terminé en s'interrogeant toutefois sur l'opportunité de reconnaitre juridiquement les conjoints de parents homosexuels par rapport à la construction identitaire des enfants.

Pour finir, le public a posé des questions, demandant au député Cochet comment s'opposer efficacement au projet gouvernemental. "Sur un sujet aussi important et aussi complexe, il ne faut pas laisser le parlement légiférer seul" a affirmé le député qui a encouragé les spectateurs à aller manifester "gentiment" samedi place Bellecour.

Les commentaires sont fermés

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut