Le marché à la sauvette de la Guillotière © Lyon Capitale
Le marché à la sauvette de la Guillotière © Lyon Capitale

Marché sauvage de la Guillotière : la droite dénonce la "capitulation" des verts à Lyon

Alors que la ville de Lyon réfléchit à un encadrement du marché sauvage de la Guillotière, le groupe des élus LR dénonce une “institutionnalisation de la misère” et “une capitulation” de la nouvelle équipe municipale.

À la veille d’un conseil municipal principalement consacré à la présentation du plan d’investissement record (1,2 milliard d’euros), la droite lyonnaise a voulu inscrire un autre sujet à l’agenda politique. Étienne Blanc, sénateur et président du groupe LR à la ville, a sonné la charge contre la piste envisagée par la majorité écologiste pour régler l’épineuse question du marché sauvage de la Guillotière. Fanny Dubot, la maire du 7e arrondissement, a laissé entendre lors de réunions de concertation sur le sujet, que ce marché de la place Gabriel Péri pourrait à l’avenir être encadré et cité en modèle une expérience similaire menée à Paris : le marché des Biffins. Une réflexion confirmée depuis par la maire d'arrondissement et qui suscite le courroux des Républicains à Lyon. “C’est place Gabriel Péri que se concentrent toutes les illégalités : trafic de drogue et de cigarettes, prostitution et notamment de mineurs, marchés illégaux. C’est ici que le communautarisme prend sa place la plus visible. La place Gabriel Péri s’est séparée de Lyon. Le maire de Lyon avait affirmé qu’il aurait une réponse appropriée pour ce quartier. Il s’est aperçu que la médiation sociale n’en était pas une et sa réponse est donc de légaliser un marché de la misère. Cela signifie qu’il va légaliser tous les trafics et le recel”, charge Étienne Blanc.

Le précédent parisien

Les élus LR lyonnais ont convoqué pour étayer leur démonstration un de leurs homologues parisiens, Pierre Liscia, élu du 18e arrondissement où se tient le marché des Biffins. “Ce marché a institutionnalisé la misère. Il y est essentiellement commercé des objets trouvés dans des poubelles. Nous avons des problèmes de poubelles éventrées sur la voirie. Ils revendent aussi des vêtements ou des objets distribués par des associations caritatives comme Emmaüs ou les Restos du coeur. Derrière les mécanismes de solidarité, une économie parallèle se met en place. Il y a aussi beaucoup de recel. Le marché est devenu un point de fixation de la misère dans le quartier et a rapproché tous les trafics”, explique le conseil municipal du 18e arrondissement de Paris.

“Mascarade”

Les élus LR lyonnais dénoncent aussi cette orientation sur la forme au terme d’une consultation tronquée selon eux. “Les habitants veulent la fin des trafics et l’arrêt du marché alors que les verts et l’extrême gauche veulent légaliser l’illégal”, avance Béatrice de Montille, conseillère municipale. Émilie Desrieux, élue du 7e arrondissement, dénonce “une mascarade” : “dans les ateliers de concertation, il y avait des associations sélectionnées par la mairie et des citoyens tirés au sort qui se comptait sur les doigts de la main. Ils ont présenté cette solution comme le résultat du travail de ces ateliers, mais c’est le résultat de leur vision”. Le collectif la Guillotière en colère a lancé une pétition en ligne contre “la légalisation du marché sauvage de la place Gabriel Péri”.

Pas de solution miracle

Comme il l’avait fait lors de la campagne municipale, Étienne Blanc flèche lui comme solution plus de vidéosurveillance en ayant recours à des drones, plus de présence policière et une lutte contre les réseaux de trafiquants. Des réponses qui, techniquement, n’épousent pas les compétences d’une municipalité mais relève plutôt de l’Etat. “La majorité est défaillante, car elle considère que la réponse ne doit pas être autoritaire. Sur l’occupation du domaine public, la ville de Lyon a reculé. Elle a perdu et elle a capitulé”, assène le sénateur LR qui concède qu’il n’existe pas de solution miracle. Sur la question du marché illégal, mais aussi de la réflexion plus globale autour de la Guillotière, la municipalité n’a pas encore tranché. La concertation doit durer jusqu’au mois de juin.

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