Lyon : une ville jeune, diplômée, industrielle et accro à la voiture

L'Insee publie une étude tentant de situer Lyon et sa population parmi treize villes européennes de dimension proche, telles Munich, Turin ou Stockholm.

L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), en partenariat avec l'Agence d’urbanisme de l’aire métropolitaine lyonnaise (association loi 1901), vient de publier une étude tendant à dresser un portrait de la métropole de Lyon en la comparant à des villes européennes aux dimensions proches : Bruxelles, Copenhague, Hambourg, Leipzig, Munich, Stuttgart, Barcelone, Turin, Amsterdam, Birmingham, Manchester, Göteborg et Stockholm. Si chacune a ses spécificités géographiques, historiques, politiques, plusieurs indicateurs démographiques ou économiques permettent d'amorcer une comparaison. Pour affiner son analyse sur certains points, l'Insee précise s'être aussi appuyée sur un référentiel plus large de 66 agglomérations européennes de plus de 500 000 habitants.

Un centre moins dense, mais davantage motorisé

Il ressort d'abord de cette étude que la croissance démographique lyonnaise est plus importante dans la couronne qu'au sein de l'agglomération. Une tendance observée dans les autres métropoles françaises, mais qui va à contre-courant de leurs homologues européennes, dont les centres se densifient davantage.

Insee densité Lyon ()

Dès lors, les logements sont en moyenne plus grands à Lyon qu'ailleurs en Europe : 42 mètres carrés par habitant contre 38 en moyenne. En revanche, à l'instar de Turin, l'utilisation de la voiture y est plus forte pour les trajets domicile-travail (53%). Alors que les Scandinaves et les Néerlandais font du vélo, et que les Barcelonais adoptent la marche à pied.

Une population plus jeune et plus diplômée

La population lyonnaise, et encore plus celle de sa zone fonctionnelle (c'est-à-dire les communes autour de Lyon dont nombre d'habitants viennent travailler dans le centre), fait partie des plus jeunes du panel. 28% des habitants de cette large zone (25% pour l'agglomération seule) ont moins de 20 ans, contre 20% en moyenne sur l'échantillon.

Et la zone de Lyon enregistre un indice de jeunesse (nombre de jeunes pour un habitant de 65 ans et plus) parmi les plus élevés des grands villes européennes.

Insee jeunes Lyon ()

L'Insee note par ailleurs que les Lyonnais font partie des plus diplômés par rapport à leurs homologues européens. "Avec 272 000 personnes de 25-64 ans possédant un diplôme de 1er, 2e ou 3e cycle universitaire, soit 41 % de cette classe d’âge, Lyon se situe dans le premier tiers des agglomérations de plus de 500 000 habitants, dont la moyenne est de 36 %." Et en termes de population estudiantine, Lyon est 2e du panel de 13, derrière Barcelone, avec près de 140 000 étudiants.

Un marché de l'emploi plus terne

Les statistiques de l'emploi sont moins flatteuses pour l'aire lyonnaise. L'Insee note d'abord que la population active est nombreuse : près de huit personnes sur dix sont sur le marché du travail (comme à Munich ou Amsterdam), soit 3 points de mieux que la moyenne.

Mais le rapport entre le nombre d'emplois offerts et celui des travailleurs n'est pas très bon. Le taux de personnes sans emploi est un des plus bas du panel (13%), tout comme celui des seniors en activité. "À Lyon, ils sont 51 % à se porter sur le marché du travail, soit 4,5 points de moins que dans le référentiel de comparaison, et 22 points de moins qu’à Stockholm par exemple."

Insee Lyon emploi ()

Enfin, l'Insee constate que Lyon possède une répartition des emplois par grands domaines qui correspond peu ou prou à la moyenne des villes européennes, qui sont en pointe dans le tertiaire et dans le secteur non-marchand (administration, enseignement, santé, action sociale).

Toutefois, Lyon peut se targuer de faire mieux que la moyenne en matière d'industrie, où elles se rapprochent de ses cousines allemandes mais dans des spécialités plus diversifiées.

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