Grégory Doucet et Bruno Bernard © Antoine Merlet
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Les écologistes confrontés à la dure réalité du pouvoir à Lyon

Depuis leur élection à la tête de Lyon et à la Métropole, Grégory Doucet et Bruno Bernard naviguent en haute mer, ballotée par des événements sur lesquels ils n’ont pas toujours prise. Des circonstances qui les confrontent très tôt dans leur mandat au mur du réel. Sur le fond comme sur la forme, ils se heurtent aux premières limites de leur exercice du pouvoir. Sortis des sujets environnementaux, parfois relégués au second plan par la crise économique et sociale qui s’en vient, ils peinent à convaincre.

Les écologistes lyonnais n’auront pas eu le droit à l’habituel état de grâce qui accompagne les alternances. Malgré la dynamique de leur campagne et leur enthousiasme rafraîchissant, les majorités lyonnaises et métropolitaines ont été élues dans un climat de relative indifférence. Seuls 40 % des électeurs s’étaient rendus dans les bureaux de vote le 28 juin dernier. Ce jour-là, les Lyonnais, fraîchement déconfinés, aspiraient davantage à renouer avec une vie normale qu’à se pencher sur des programmes politiques. Depuis leur accession au pouvoir, les écologistes doivent aussi composer avec une frange conservatrice de Lyonnais qui n’ont pas digéré une alternance et traquent inlassablement les faux pas des nouvelles majorités. Ces mouvements contraires de l’opinion ont rapidement été balayés par une lame de fond plus puissante. Sitôt installés, les écologistes ont dû gérer les prémices de la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19 dont les premiers soubresauts ont été détectés dès la mi-août. En six mois, Grégory Doucet et Bruno Bernard n’ont jamais pu imposer leur tempo, courant comme tous les élus derrière les protocoles sanitaires à ajuster et les aides complémentaires à imaginer.

L’impact Covid

“Nous avons dû nous adapter dès le début. Nous avons toujours été entravés. Nous n’avons connu que la vie avec la Covid-19. On a développé notre capacité d’adaptation. Nous avons ouvert le centre de vaccination de Gerland en quatre jours. Nous gérons des salles et des écoles avec des protocoles qui changent tous les trois jours”, sourit Fanny Dubot, maire EÉLV du 7e arrondissement. “La crise sanitaire nous a ralentis. Nous passons un temps fou à nous adapter. Nous voulions augmenter l’offre de bus de 20 %, mais nous ne nous lancerons qu’à la fin de la crise vu la baisse de fréquentation dans les transports en commun”, regrette Jean-Charles Kohlhaas, vice-président en charge des déplacements. Après avoir fait campagne sur l’urgence climatique, les écologistes doivent composer avec une autre urgence. “Sur l’économie, nous aurions aimé commencer à parler de transition environnementale avec les entreprises, mais par manque de visibilité sur leur capacité à rebondir, le moment n’est pas idéal pour innover. Nous sommes surtout dans le dialogue”, rapporte Émeline Baume, 1re vice-présidente de la Métropole en charge de l’économie.

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