Emmanuel Macron
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Les "décrocheurs" des portraits de Macron devant la Cour de cassation

Seize personnes qui avaient dérobé, début 2019, des portraits d'Emmanuel Macron dans des mairies à Lyon, dans l'Ain et la région bordelaise contestent leur condamnation devant la Cour de cassation. Ils évoquent ce mercredi "l'état de nécessité" et "la liberté d'expression".

Au nom de l'inaction de la France en matière de réchauffement climatique, plusieurs personnes avaient entrepris début 2019 de décrocher des portraits du président de la République des murs de certaines mairies, et notamment à Lyon. 16 de ces décrocheurs avaient été condamnés à des peines d'amende pour "vol en réunion".

Ils contestent aujourd'hui leur condamnation devant la plus haute instance judiciaire du pays, en évoquant à la fois "l'état de nécessité" et "la liberté d'expression", selon les informations de l'AFP.

"Etat de nécessité"

Au nom de ce premier axe, grâce auquel deux décrocheurs avaient été relaxés par la justice, il est fait question de la possibilité d'enfreindre "de façon proportionnée" la loi face à un danger imminent, représenté dans cette affaire par le changement climatique. Me Paul Mathonnet, avocat des 16 accusés, a alors tenu à rappeler que le réchauffement de la planète est "acté" juridiquement par l'accord de Paris. Devant la haute cour, il a demandé "d'étendre l'état de nécessité à un droit d'alerte climatique face à l'inertie coupable de l'Etat".

"Liberté d'expression"

Devant la Cour de cassation, Me Paul Mathonnet a également plaidé au nom de "la liberté d'expression", axe par lequel des décrocheurs avaient pu bénéficier d'une relaxe. "L'infraction peut être le message, lorsque l’infraction fait sens (...), fait corps avec le message qu'elle met en scène" a-t-il estimé lors de sa plaidoirie.

"Une pente glissante", selon l'avocate générale

L'avocate générale a appelé la Cour de cassation "à ne pas suivre cette pente glissante". Elle a alors évoqué les "nombreux autres moyens d'action" disponibles, tels que les recours en justice, tout en soulignant "une certaine dérive dans la façon d'exprimer son mécontentement de l'action politique". 

En cas de rejet de la part de la cour, l'avocat des décrocheurs entend porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH).

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