Le projet de rive droite du Rhône © D.R.
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Le Lyon d’après : la fin du règne de la voiture

Le projet des écologistes réduit drastiquement la place de la voiture en Presqu’île, passant par endroits de dix voies à trois demain.

Sur le quai Jules-Courmont, le comparatif avant et après est saisissant. La dizaine de voies dédiées aux voitures d’aujourd’hui a disparu. Sur les esquisses du Lyon d’après, les automobiles doivent se deviner en bordure d’immeubles, cachées par une végétation quasiment luxuriante. À propos du réaménagement de la rive droite du Rhône, les écologistes étaient attendus sur l’augmentation de la nature en ville et la réduction de la voiture. Ils ont été au rendez-vous. Le règne de l’auto va brutalement prendre fin. Les dix voies de circulation actuelles seront ramenées à trois, dont deux dans le sens nord-sud. Les cinq voiries gagnées seront redistribuées entre la Voie lyonnaise n° 6 et de larges promenades pour les piétons. “Sur ce projet, nou réorganisons les mobilités en faveur des modes piétons et vélos”, justifie Béatrice Vessiller, vice-présidente de la Métropole chargée de l’urbanisme. Les voitures sont reléguées aux marges sur les esquisses, le plus loin du fleuve. “Nous voulions sortir d’un axe nord-sud qui était pensé comme un tuyau à mobilités. Avec ce projet, il ne s’agit pas simplement de déterminer comment se répartit l’espace public, mais d’en faire un lieu de vie. Les gens auront plus envie de se poser sur les berges s’ils n’ont pas de voiries autour comme c’est le cas aujourd’hui”, abonde Valentin Lungenstrass, adjoint à la Ville de Lyon chargé de la mobilité et de l’espace public. Si les écologistes sont partis d’une page blanche sur la rive droite du Rhône, ils admettent volontiers avoir posé en préambule la limitation de la voiture à quatre voies maximum. Sur la première tranche qui sera livrée d’ici 2026, année électorale, ce sera plutôt quatre.

Pas d’études d’impact

Actuellement, 80 000 véhicules circulent sur cet axe nord-sud chaque jour. Mais la Métropole de Lyon ne sait pas dire combien pourront toujours l’emprunter quand les travaux seront finis à horizon 2030. La collectivité n’a pas mené d’études dans le but de chiffrer en amont la future capacité de la rive droite de demain. “On compte en général 10 000 véhicules par voie”, estime Valentin Lungenstrass. La nouvelle configuration des quais permettrait donc à 40 000 voitures d’utiliser l’axe à l’avenir. Le flux de véhicules devra ainsi diminuer de moitié. “L’évolution dans la métropole est à la diminution de la circulation avec -10 % depuis 2020. Sur l’axe nord-sud de la Presqu’île, le trafic a diminué de 20 % et même de 45 % sur certains secteurs. Dans l’autre sens, nous sommes entre -5 % et -25 %”, balaie Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon.

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