Gay Pride 2018 ©Moran Kerinec
Pride 2018 ©Moran Kerinec

La Gay Pride marche sur le Vieux-Lyon

Près de 20 000 membres de la communauté LGBTi et sympathisants se sont rassemblés pour la Marche des Fiertés ce samedi après-midi à Lyon.

Passer par le Vieux-Lyon, c’est symbolique, c’est montrer qu’on ne se laisse pas intimider par les fachos”. Cape arc-en-ciel sur les épaules et lunettes flashy sur le nez, Thomas est venu participer à la 23e édition de la Gay Pride à Lyon. En compagnie de quelques amis tout aussi bigarrés, le jeune homme s’est joint ce samedi après-midi place Bellecour aux 20 000 membres de la communauté (lesbiennes, gays, bisexuels, transexuels et intersexes) et sympathisants hétérosexuels. La parole du jeune homme est soudainement coupée par l’ampli d’un des chars de la parade qui annonce le discours d’ouverture.

Du haut des camions, les organisateurs appellent à un sit-in géant, le temps de prononcer quelques mots pour célébrer l’événement, et rappeler les combats en cours. Dont en premier lieu celui en soutien de Fodé Moussa Camara. Le jeune homme Guinéen et homosexuel a été condamné le 12 juin dernier à 2 mois de prison ferme et 2 ans d’interdiction du territoire français. Sa faute ? Être en situation irrégulière, et avoir refusé de monter dans un avion vers son pays d’origine le 3 mai dernier par peur des représailles sur sa terre natale. “Un symbole d’injustice et de la logique froide de l’Etat”, commente une militante.

On souhaite éviter toute manifestation progressiste dans un quartier où l'extrême droite s'est implanté, et c'est pourquoi il est important d'y passer !

Le combat de Moussa n’est pas le seul à mener, et cette édition de la Gay Pride en est la preuve. Aucun cortège LGBTi n’était plus passé par le Vieux-Lyon lors de la marche annuelle depuis 2015. La faute à la forte présence des mouvements d’extrême droite dans le 5e arrondissement, à la peur des risques d'altercations, à l'État d’urgence qui mobilisait les forces policières en masse... Les amplis grésillent : “On souhaite éviter toute manifestation progressiste dans un quartier où l'extrême droite s'est implanté, et c'est pourquoi il est important d'y passer !” s’écrit l’un des meneurs qui rappelle les exactions de l’extrême droite : agressions, dégradations des locaux d'associations LGBTi, tags homophobes… “Il faut leur affirmer que non, ce quartier ne leur appartient pas. Que nous ne céderons jamais face à leur haine et leur violence”, appuie-t-il.

Autre revendication au cœur de la manifestation, la procréation médicalement assistée sans conditions ni restrictions pour toutes les femmes est sur de nombreuses lèvres. “C’était l’une des promesses de Macron pendant sa campagne, rappelle une militante, aujourd’hui, on a l’impression que ce n’était qu’un argument pour récupérer des voix…” Reste à voir si le Président tiendra sa parole en dépit du rapport très partagé sur la question des Etats généraux de la biothétique publié le 5 juin dernier.

Gay Pride 2018 ©Moran Kerinec
Gay Pride 2018 ©Moran Kerinec

L'Hotel-Dieu subit des jets de peintures

Le discours achevé, la parade commence en fanfare. Alors que la mélodie de Bella Ciao résonne, les drapeaux arc-en-ciel sont brandis à bout de bras sous les confettis qui tombent en flocons. Mais à l’avant du défilé, l’ambiance est légèrement différente. À quelques centaines de mètres du défilé, un groupe qui se classe “homosexuel(le)s et anticapitaliste” défile lui aussi avec un esprit légèrement plus belliqueux que celui de ceux qui le précèdent. “On est bon, on est chaud, on détruira les fachos !” s’écrie le bloc en chœur. À défaut de détruire, le groupe s’est contenté d’envoyer vers les CRS présents une pluie de sachets remplis de peinture, atteignant au passage la façade de l’Hôtel-Dieu tout juste rénovée. Pas de quoi inquiéter le reste du peloton cependant. “Ce n'est pas de la confrontation violente, on reste dans du festif”, relative un manifestant en constatant les dégradations.

De retour place Bellecour, les uns s’éloignent se rafraîchir à l’ombre des stands à boissons, d’autres vagabondent dans le village associatif, où de petits chapiteaux abritent les stands des syndicats (CGT, CFDT, FSU), des partis politiques (Insoumis-es et fier.e.s de l’être, PCF, PS…) et autres associations à l’instar de la chorale à voix et à vapeur. Sous une tente, l’association Energay - EDF et ses filiales - partage une table avec Mobilisnoo de la société Orange. “La lutte contre la discrimination dans le monde du travail est essentielle, une personne qui se sent bien au sein de son entreprise travaillera mieux, explique Bruno, le secrétaire général d’Energay en faisant vibrer la corde du pragmatisme, des cas de discrimination, nous en avons 1 à 5 par ans. Généralement, EDF nous les signale et nous prenons le relais. Dernièrement, nous avons été appelés pour deux personnes en transformation [en changement de sexe] qui ont des soucis avec leurs collègues. Notre tâche consiste aussi à faire avancer leurs dossiers au niveau du comité interne de l’entreprise, certaines formalités sont compliquées à mettre en place…

Retrouvez ci-dessous la Marche des Fiertés en images

Gay Pride 2018 ©Moran Kerinec
Gay Pride 2018 ©Moran Kerinec
Gay Pride 2018 ©Moran Kerinec
Gay Pride 2018 ©Moran Kerinec
Gay Pride 2018 ©Moran Kerinec
Gay Pride 2018 ©Moran Kerinec
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