©PHOTOPQR/LE PROGRES/Maxime JEGAT – Romain Reynaud, entraîneur des Hauts du Lyonnais, et Bruno Lacand, président des Hauts du Lyonnais

Football : le coup de gueule du président de Hauts Lyonnais

L'équipe de football de Hauts Lyonnais n'aura pas le droit d'accéder en National 2 à cause "d'une règle sortie de nulle part", selon son président. Interrogé par Lyon Capitale, il ne décolère pas après cette décision prise par la Fédération française de football. 

Président de Hauts Lyonnais, Bruno Lacand, se dit victime d’une injustice. Son équipe fanion a fini première du classement en National 3, ce qui lui permettait d’accéder à l’échelon supérieur, le national 2. En deuxième position du classement, Rumilly Vallières a terminé avec le même nombre de points et la même différence de buts que hauts Lyonnais. Au lieu de départager ces deux clubs sur leur nombre de buts inscrits sur la saison, comme le prévoit le règlement de la Fédération française de football (FFF), la décision s’est faite sur le nombre de matches joués à l’extérieur. Avec ce critère Rumilly Vallières récupère la première place et empêche Hauts Lyonnais de monter. Une règle « sortie de nulle part » selon Bruno Lacand, qui a saisi le CNOSF (Comité national olympique et sportif français) pour porter plainte contre la Fédération française de football.

Lyon Capitale : Qu’est-ce que vous attendez de votre plainte contre la Fédération française de football ?

Bruno Lacand : J’attends tout simplement de la reconnaissance. J’ai entendu dire : on fait un 100 mètres, il n’est pas terminé ce n’est de la responsabilité de personne, c’est sûr. Mais quand on décide que le 100 mètres s’arrête aux 60 mètres, on n’a pas le droit de dire aux 60 mètres que celui qui finit premier se retrouve deuxième finalement. Je comprends que pour les équipes qui devaient descendre la situation est hyper frustrante. La situation est très compliquée, il aurait fallu faire quelque chose de simple.

Ce n’est pas normal que des règles soient interverties. Quand deux équipes se retrouvent à égalité sur plusieurs points, c’est celle qui a inscrit le plus grand nombre de buts qui doit monter. C’est la fédération qui a inventé ces critères. Pourquoi les changer ? Pourquoi aller inventer le nombre de matches joués à l’extérieur ? Il n’est même pas sportif ce critère. Et puis cette règle n’existe même pas, elle vient de nulle part. Je veux que la fédération reconnaisse son erreur. Et comme ça elle fait monter les deux équipes (Hauts Lyonnais et Rumilly Vallières).

Espérez-vous un revirement de situation en récupérant la première place ?

Quand on m’a appelé pour nous officialiser la montée en national 2, je n’avais pas envie d’avoir une joie excessive, car je n’aurais pas aimé être à la place de Rumilly. Aujourd’hui en changeant ce règlement, Rumilly monte. Si la fédération faisait marche arrière maintenant, elle serait davantage dans la galère. La solution d’intelligence est de faire monter les deux équipes.

Je veux qu’on nous promette à Hauts Lyonnais, que nous allons monter. Peu importe si nous sommes premiers ou pas. Ce n’est pas la place le plus important au bout du compte, même si c’est un peu vexant. Je veux défendre une cause juste. Quand vous êtes premier, en accord avec le règlement, pourquoi le changer pour une poule ? Quand il n’y avait pas le même nombre de matches entre deux équipes, c’était nécessaire d’inventer une règle. Là ils conservent le règlement pour les descentes et le modifient pour les montées.

Pour votre club quelles seraient les conséquences de la décision prise par la Fédération française de football ?

Les conséquences humaines vont être plus importantes que les conséquences économiques. Vous avez un groupe qui a fini premier et qui a travaillé toute la saison. Quelque part il se fait voler une montée méritée. Comment vit-il ce groupe ? Comment se parle-t-il l’année d’après ? C’est une injustice profonde. La saison blanche aurait eu l’avantage de mettre toutes les équipes sur un même pied d’égalité. La justice, c’est appliquer des lois.

Pour l’entraîneur c’est très difficile de remobiliser son groupe derrière. Le groupe peut mal réagir à la suite de cette décision. Il n’a pas trop changé ces dernières saisons, c’est comme une famille. Et quand une famille est meurtrie, c’est plus délicat de la faire vivre humainement. 

Si on avait prévu de monter en National 2, notre budget ne changeait pas. On va rester dans notre ligne de conduite. Après la situation des clubs amateurs va se complexifier. Au niveau des arrivées et des départs, la question du budget va se poser. Nous, je pense que nos joueurs ont envie de rester, car ils s’inscrivent dans un projet professionnel et personnel.

Comment va évoluer la construction de votre stade prévu à Saint-Symphorien-sur-Coise ?

C’est la seule chose actuellement sur laquelle nous travaillons. Il nous faut pour l’année prochaine, en National 2, nous trouver un terrain. On avait déjà travaillé sur des pistes. Avec les trois mois d’arrêts des travaux, ce projet va prendre du retard. Mais sa construction est actée, décidée, et les travaux reprendront d’ici la fin d’année.


Un point sur la situation

Les annonces d’Edouard Philippe, ce mardi, ont clôturé la saison 2019/2020 de tous les championnats professionnels et amateurs. Cela n’a pas empêché les 3 000 clubs de l'Association française de foot amateur (AFFA), dont font partie l'AS Saint-Priest (National 2) et Hauts Lyonnais (National 3), d’envoyer un courrier à la FFF. Ils s'estiment lésés par les choix de la fédération.

Saint-Priest a l’intention de faire un recours

Avec un classement figé au 13 mars et une prise en compte des montées-descentes comme si une fin de saison normale était prononcée, l’AS Saint-Priest (lire ici) serait relégué en National 3. L’équipe de Lionel Bah, 14e sur 16, n'a été relégable que quatre journées sur vingt-et-une dans la saison. Une décision difficile à digérer.

De son côté Hauts Lyonnais attend une décision des instances. Dans son courrier l’AFFA demande l’interdiction « de toutes les descentes »  et «assemblée générale extraordinaire.

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