Les Français dormiront une heure de plus ce week-end.
Les Français dormiront une heure de plus ce week-end ©Tim Douet

Explosions à Lyon : entre trafic en ligne et absence de cadre légal

Dans un message posté sur les réseaux sociaux, le député du Rhône Thomas Rudigoz demande à rencontrer le préfet pour demander une réaction forte de la part des pouvoirs publics face aux pétards et tirs de mortier que connaît Lyon. Néanmoins, la principale solution est aujourd'hui du côté de l'Assemblée nationale pour régler l'absence de cadre réglementaire sur les trafics d'engins pyrotechniques .

La vague de tirs de mortier, feux d'artifice et pétards que connaît Lyon depuis plus d'un mois a débouché sur deux soirées infernales les 13 et 14 juillet. Malgré une tendance de fond qui s'est installée dès la fin du confinement (et avant l'arrivée des Verts à la ville), les réactions politiques condamnant ces nouvelles atteintes à la tranquillité publique ne se font entendre que depuis deux jours. Seule la maire de Vénissieux, Michèle Picard s'était fendue d'un courrier au Premier ministre début juillet demandant un meilleur encadrement de la règlementation autour des engins pyrotechniques, ne recevant ni réponse du côté de Paris, ni relais de la part des députés du Rhône.

Des ventes via le bouche-à-oreille ou Snapchat

En plus des lois actuelles jugées par certains professionnels du secteur comme "insuffisantes pour restreindre la vente des produits via les circuits classiques ou numériques", comme le confie l'un d'entre eux, l'approvisionnement pour certains pétards et mortiers passe désormais par des circuits parallèles. On retrouve ainsi des individus qui achètent des stocks en gros, notamment via des plateformes asiatiques, se font livrer en France, avant d'écouler la marchandise via le bouche-à-oreille ou des profils Snapchat.

En effet, il suffit de quelques minutes sur ce réseau social pour tomber sur des propositions de pack de "cinq tirs de mortiers" à 15 euros, "livraison gratuite à partir de 45 euros". Si le tiramisu vendu entre particuliers fut pendant un temps la star de Snapchat, d'autres produits utilisent désormais ce vecteur à l'image des feux d'artifice. Au-delà même, des prérogatives de sécurité qui incombent à la police, les enquêteurs, mais aussi douaniers, se retrouvent aujourd'hui face à des trafics d'un nouveau genre, sans l'arsenal législatif nécessaire pour s'attaquer à la source du problème.

Ainsi, parmi les réactions suite aux nuits du 13 et 14 juillet, on retrouve celle du député Thomas Rudigoz qui indique : "avec mes collègues députés du Rhône de la majorité, nous allons rencontrer le préfet du Rhône, afin d'obtenir une réaction forte et rapide des pouvoirs publics face à cette situation inacceptable".

Or, en l'état actuel, l'une des meilleures réactions semble bien être entre les mains de l'Assemblée nationale : offrir un cadre légal pour s'attaquer à ce nouveau marché parallèle, échappant à toute réglementation autour de produits pyrotechniques dangereux, saupoudré de travail dissimulé et de fraude à la TVA. Pour l'instant, malgré les condamnations médiatiques, le législateur ne s'est pas emparé d'un problème plus profond qui devrait continuer de dépasser les seules nuits du 13 et 14 juillet. 


Ce que dit actuellement la loi :

Une utilisation qui entraînerait des dégâts est passible d'une peine jusqu'à 10 ans de prison et 150.000 euros d’amende.

"La réglementation distingue quatre catégories d’articles, classées selon leur niveau de dangerosité et de nuisance sonore : F1, F2, F3 et F4".

  • catégorie F1 : 12 ans ;
  • catégorie F2 et F3 : 18 ans ;
  • catégorie F4 : 18 ans. "Ces articles ne peuvent être vendus qu’aux personnes ayant des connaissances particulières"

Si les produits F1, F2 et F3 peuvent déjà grandement nuire à la tranquillité la nuit, les marchés parallèles entraînent l'apparition de produits F4 en dehors de tout cadre légal, utilisés par des personnes sans connaissances spécifiques.

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