Premières vaccinations contre la covid-19 à l'hôpital de la Croix-Rousse à Lyon © Paul Terra
Premières vaccinations contre la covid-19 à l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon © Paul Terra

Covid-19 : à Lyon, la vaccination démarre chez les soignants

Les Hospices civils de Lyon ont débuté la campagne de vaccinale de leurs personnels contre la covid-19 depuis quelques heures. Ce mercredi, Lyon Capitale a pu assister aux premières vaccinations à l’hôpital de la Croix-Rousse. Dès ce jeudi, de nouveaux centres plus importants vont ouvrir pour passer à la vitesse supérieure.

À Lyon, comme un peu partout en France, la campagne vaccinale contre la Covid-19 démarre timidement. La stratégie mise en place par le gouvernement qui vise à prioriser les résidents des maisons de retraite se heurtant à un écueil aussi quantitatif que logistique, de nouveaux Français sont devenus éligibles aux premières doses de vaccin. Depuis mardi, les personnels hospitaliers ainsi que les “libéraux” de plus de 50 ans peuvent ainsi se faire vacciner sur leur site de travail et ainsi donner plus d’ampleur à la campagne vaccinale. Sur les quatre sites des HCL, un plan de vaccination a été mis en place. Les premiers jours, pour parer au plus pressé, à l’hôpital de la Croix-Rousse, c’est la médecine du travail qui procède aux vaccinations. Une solution qui n’est que provisoire : dans les couloirs du service de médecine de l’hôpital de la Croix-Rousse, les capacités vaccinales ne sont que d’une trentaine de praticiens par jour. Dès ce jeudi, pour atteindre un rythme de croisière plus soutenu, quatre centres seront déployés pour le personnel des HCL et deux pour les personnels de santé qui exercent en libéral. Des vaccinations qui se feront sur rendez-vous.

“Ne pas perdre de temps”

À l’hôpital de la Croix-Rousse ce mercredi matin, quelques médecins et chefs de service montrent l’exemple, mais pas que. “Du moment où je conseille de se faire vacciner, il est normal que je le fasse, sourit le professeur Christian Chidiac, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de la Croix-Rousse. Il est logique que les personnels soignants soient vaccinés en premier. Malgré les protections, il y a des contaminations chez les soignants et nous avons besoin d’être au travail. C’est d’autant plus important de se faire vacciner que cette épidémie est difficile à contrôler. Nous avons vécu deux confinements et le virus circule toujours et il y a en plus le variant anglais”. Quelques minutes après avoir reçu la première dose d’un vaccin administré en deux temps, la deuxième injection doit s’effectuer 17 à 21 jours plus tard, ce médecin évoque “un vaccin comme un autre”. C’est aussi le sentiment d’Agnès Berthollet, directrice des soins de l’hôpital, et volontaire pour être parmi les premiers vaccinés à Lyon : “en tant que soignants, il est essentiel que nous soyons dans cette dynamique de vaccination et que nous puissions rassurer auprès de professionnels qui pourraient être hésitants. Il est important de ne pas perdre de temps”. Un peu plus loin dans le couloir où les vaccinés attendent le temps de s’assurer qu’ils ne sont pas victimes d’un effet secondaire, un anesthésiste savoure son bonheur : “j’ai un peu honte de faire partie des premiers. Les premiers arrivés sont les premiers servis et tout le monde n’est pas encore au courant. Je voulais me faire vacciner rapidement. À titre personnel, j’endors et je réveille régulièrement des patients positifs au coronavirus. Quand vous intubez quelqu’un, vous pouvez vous contaminer. D’un point de vue collectif, je me vaccine aussi pour protéger les autres”.

Le défi logistique

Les établissements hospitaliers se dotent aussi des moyens d’accélérer la cadence. L’hôpital de la Croix-Rousse a ainsi commandé deux super congélateurs permettant de conserver le vaccin à -80°. Les flacons, chacun contient cinq doses, sont actuellement stockés au groupement hospitalier Lyon Sud d’où ils sont acheminés vers les autres sites des HCL. “C’est une logistique particulière, mais nous sommes habitués. Nous fonctionnons à flux tendu, car nous ne voulons surtout pas perdre la moindre dose. Il nous arrive parfois d’avoir des médicaments que l’on doit stocker à -80°, mais dans une telle quantité, c’est du jamais vu. Avec une logistique adaptée, ce ne sera pas un problème”, pointe Gilles Leboucher, responsable de la pharmacie de l’hôpital de la Croix-Rousse.

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