Bonjour : le dernier grand flop du financement participatif vient de Lyon

Voici un titre que la métropole de Lyon ou Lyon French Tech ne devraient pas imprimer sur les plaquettes promotionnelles. Le dernier grand flop du financement participatif vient de Lyon. L'aventure du réveil connecté "Bonjour", de la start-up Holî, vient de mal se terminer.

Depuis plusieurs semaines, la rédaction de Lyon Capitale cherchait à avoir des informations sur la situation de la start-up lyonnaise Holî et son réveil connecté "Bonjour", régulièrement contactée par des lecteurs sur cette question.

Fin 2016, la start-up avait réussi à récolter plus de 700 000 dollars sur la plateforme de financement participatif Kickstarter, puis 954 498 dollars sur Indiegogo. Les contributeurs qui avaient choisi d'aider le projet de l'entreprise lyonnaise devaient recevoir un réveil connecté "Bonjour". Au fil des mois, c'est surtout le doute qui s'est emparé des internautes qui commençaient sérieusement à se demander s'ils allaient recevoir un jour la moindre chose. Quelques réveils ont bien été expédiés, mais pas de quoi calmer la colère qui commençait à monter après ce financement participatif. Pour ne rien arranger aux affaires d'Holî, Amazon a lancé son propre objet connecté en forme de réveil, vendu à 129 euros : l'echo spot.

Bonjour, c'est fini

Le couperet vient de tomber. Sur les plateformes Kickstarter et Indiegogo un message indique : "Faute de moyens financiers, l'entreprise doit cesser ses activités". Les contributeurs qui n'avaient rien reçu ne recevront rien. Quant à ceux qui avaient eu la chance de mettre la main sur le réveil, ils vont hériter d'un presse-papier design puisqu'il ne devrait plus fonctionner ces prochaines semaines : les serveurs informatiques vont être coupés, l'entreprise ne peut plus les payer. La société indique avoir étudié la possibilité d'ouvrir le code pour permettre aux contributeurs de continuer d'utiliser Bonjour sans passer par ses serveurs, mais ses avocats "ont averti que c'était illégal. Légalement, c'est à un représentant judiciaire de décider qui peut obtenir les avoirs. Nous vous ferons savoir si nous pouvons faire quelque chose", indique Holî.

La start-up explique les raisons de son échec en cinq points :

  • Un prototype fonctionnel ne représente pas une preuve de concept
  • La confiance ne remplace pas le contrôle
  • Il faut être prêt à gérer une communauté lors d'une campagne de crowdfunding
  • Si vous travaillez avec la Chine, il faut une équipe en Chine
  • Soyez plus pessimiste avec votre budget

Ces points ne devraient pas calmer la colère des utilisateurs qui avaient versé une centaine d'euros pour obtenir en échange le réveil connecté (même s'il ne s'agit ni d'un achat ou d'un investissement, mais d'une "récompense" suite à contribution). Aucun contributeur ne sera remboursé par l'entreprise, en cours de liquidation, ou les plateformes.

Par ailleurs, dans leurs conclusions, on pourra ajouter que si l'entreprise avait choisi de publier le code source en libre dès le début, les utilisateurs auraient pu continuer de faire vivre le produit même après la fin d'Holî. Cette expérience nous rappellera que les produits trop fermés qui doivent se connecter régulièrement à un serveur pour fonctionner sont tous à terme condamnés à finir au fond d'un tiroir quand ces mêmes serveurs seront coupés.

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