Gare de la Part-Dieu côté Villette. Une entrée végétalisée pour accueillir les voyageurs ? © Antoine Merlet : Montage Lyon Capitale
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A Lyon, “la végétalisation est la solution la plus efficace"

Marjorie Musy est docteure en génie civil et directrice de recherche au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema), un établissement chargé de conseiller les politiques publiques des collectivités territoriales.

  Lyon Capitale : Pourquoi les villes souffrent-elles davantage de la chaleur que les campagnes ? Marjorie Musy : S’il fait plus chaud en ville qu’à la campagne ou en proche banlieue, notamment la nuit, c’est parce que les villes captent plus de chaleur que les campagnes, qu’elles en produisent plus à l’intérieur et qu’elles ont moins de capacité à se rafraîchir. En plus de cette singularité de piégeage radiatif, les matériaux utilisés (béton, bitume) stockent plus de chaleur que le minéral ou l’organique qu’on retrouve dans les campagnes. Il y a aussi l’environnement particulier de la ville dont la voûte céleste est chargée en pollution : lorsque le rayonnement solaire traverse l’atmosphère, les particules en se réchauffant augmentent la température de cette dernière. Il y a aussi moins de rafraîchissement car la vitesse du vent est plus faible qu’à la campagne. Résultat : le vent va beaucoup moins efficacement extraire la chaleur stockée. Enfin, les surfaces échangent peu d’énergie avec le ciel qui est une surface froide car du fait de la forme urbaine, elles le voient peu. En quoi l’organisation des villes, leur urbanisme, influent-ils sur le phénomène de surchauffe urbaine ? Des chercheurs français et américains du CNRS et du Massachusetts Institute of Technology ont récemment montré que l’organisation des villes était à l’origine de ce phénomène de surchauffe et que les effets des îlots de chaleur variaient selon le tissu urbain. Plus elles sont organisées, et c’est typiquement le cas de nombreuses villes nord-américaines dont la géométrie est en damier, plus elles piègent la chaleur. Inversement, plus elles sont désorganisées, comme certains centres-villes historiques européens, plus la chaleur s’évacue facilement car elles stockent moins de chaleur.

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