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Violeur du 8e: pourquoi la police a mis un an pour l’arrêter

Jusqu’à 42 fonctionnaires de police le pistaient de nuit dans l’arrondissement, ainsi qu’un profiler. Le présumé “violeur du 8e”, un chauffeur de bus de 36 ans, a été arrêté vendredi à Lyon, en flagrant délit, comme l’a annoncé le procureur de la République (photo) ce mardi.

Ils ont tout mis en œuvre pour l'appréhender. Le présumé violeur du 8e, un chauffeur de bus de 36 ans, a été arrêté vendredi dernier par la police lyonnaise. Une enquête pour laquelle la direction départementale de la sécurité publique n'a pas lésiné sur les moyens.

Pourquoi l’enquête patinait

Albert Doutre, patron de la DDSP, a révélé cet après-midi en conférence de presse avoir mobilisé quatre équipages de la Bac et 2 brigades de sécurité des transports en commun, soit jusqu'à 42 fonctionnaires de police, la nuit dans le 8e arrondissement. Chose rare, un profiler (psycho-criminologue) a travaillé sur le profil psychologique du violeur afin d'aider les limiers. Mais l'enquête patinait : aucune victime n'avait pu établir un portrait-robot du criminel, qui les agressait dans leur dos et le visage masqué. De plus, les empreintes génétiques relevées ne correspondaient à aucune personne identifiée. Et pour cause : le casier judiciaire du chauffeur de 36 ans est vierge. Il est connu des services de police pour avoir consommé des stupéfiants en 1999 et pour des menaces proférées en 2009.

Pris en flagrant délit vendredi soir

Inactif depuis un an, le violeur s’est fait prendre en flagrant délit vendredi soir, le 3 janvier, alors qu’il tentait de violer une jeune femme de 26 ans au 47 de la rue Audibert-et-Lavirotte, dans le 8e arrondissement. Les forces de police avaient été averties par un couple qui avait trouvé le sac de la femme, abandonné sur la chaussée. L'ADN de l'homme correspond à celui retrouvé sur plusieurs victimes du "violeur du 8e", une série de 5 viols commis entre fin 2012 et début 2013. Le suspect a été écroué et mis en examen pour viol avec arme vendredi dernier. Des confirmations scientifiques complémentaires doivent cependant être apportées afin de le poursuivre pour les autres viols.

Il suivait ses victimes depuis Jet-d’Eau

Deux des cinq agressions, celle de vendredi et celle du 9 janvier 2013, ont été commises sur un même parking. Trois jeunes filles étaient étudiantes. Le violeur agissait toujours selon le même mode opératoire. Il attendait ses victimes tranquillement installé dans sa voiture, observant les jeunes filles sortir du tramway à l'arrêt Jet-d'Eau. Il les suivait, enfilait une cagoule ou revêtait une capuche, habillé de noir, et sortait une arme blanche avant de les rattraper et de les obliger à le suivre. Parmi les autres traits récurrents, le fait de s'emparer du téléphone des jeunes femmes ou des propos tenus pendant le viol selon lesquels il aurait séjourné en prison. Les crimes étaient tous commis entre 23h et 1h50, dans un secteur bien délimité – "son lieu de confort", selon le profiler. Il habitait d'ailleurs non loin de là, chez sa mère. Le psycho-criminologue estime que le criminel aurait continué à agir s'il n'avait pas été arrêté après cette série de six viols.

La conférence de presse tenue ce mardi a été l'occasion pour le procureur de la République de s'en prendre à la "médiatisation" de l'affaire, qui ne les a "pas aidés". "Si les réseaux sociaux nous avaient laissés tranquilles, on aurait pu aboutir bien avant, a renchéri Albert Doutre. On était complètement dans le noir. La seule possibilité de le mettre en échec, c'était de le prendre en flagrant délit."

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