Semaine du cœur : sauver une vie en 3 gestes

La Fédération Française de Cardiologie organise du 21 au 25 septembre à Lyon la semaine du cœur dans quatre hôpitaux de l’agglomération et sur la place de la République. Le but : sensibiliser la population au secours suite à un arrêt cardiaque.

En France, chaque année 50.000 personnes meurent prématurément d’un arrêt cardiaque. Un chiffre important, d’autant qu’on sait qu’il pourrait être réduit. En effet, dans notre pays, le taux de survie à un arrêt cardiaque est de l’ordre de 2 à 3% contre 8 à 9% dans les Etats scandinaves. Cet écart s’explique par la quasi-absence de formation des Français aux gestes qui sauvent et à la présence encore très marginale des défibrillateurs à usage externe dans les lieux publics.

La Fédération Française de Cardiologie organise du 21 au 25 septembre à Lyon, la semaine du cœur. De mardi et à jeudi, elle propose chaque jour dans un nouvel hôpital de l’agglomération de dépister gratuitement les facteurs de risques cardiovasculaires : mesure de cholestérolémie, de tension, de la dépendance tabagique, et des stands d’information. Samedi, c’est sous un chapiteau place de la République que seront enseignés les gestes qui sauvent. Sans prise en charge immédiate, plus de 90% des arrêts cardiaques sont fatals, et pourtant, 7 fois sur 10, l’accident cardiaque se produit devant des témoins. Ceux-ci peuvent alors jouer un rôle essentiel. Quatre victimes sur cinq qui survivent à un arrêt cardiaque ont bénéficié des gestes qui sauvent, pratiqués par un témoin.

Les réflexes à avoir

Pour le professeur Jacques Beaune, président de la Fédération Française de Cardiologie, la sensibilisation du public est primordiale : "la formation aux gestes de premier secours devrait jalonner toute la vie administrative des personnes, à l’école ou au moment du permis de conduire par exemple." Mais que faire alors lorsqu’on est témoin d’un arrêt cardiaque ? Tout d’abord savoir le reconnaître. La victime tombe, perd connaissance. Elle ne réagit pas quand on lui parle, quand on la stimule. Sa respiration est inexistante, sa poitrine ne se soulève pas. Des signes avant-coureurs peuvent parfois être repérés, comme une sensation d’oppression sur la cage thoracique ou une douleur dans le thorax qui diffuse jusque dans le bras.

Quels réflexes alors pour le témoin ? Trois gestes simples : appeler ou faire appeler le SAMU, pratiquer un massage cardiaque et défibriller. L’important étant de réaliser ces gestes sans attendre, car une minute de gagné, c’est 10% de chances de survie en plus. Passé 5 minutes sans agir, les conséquences sont terribles. Pendant l’arrêt cardiaque, le sang ne circule plus dans le corps et l’oxygénation des organes ne se fait plus : c’est l’hypoxie. Les cellules cérébrales sont les premières touchées et les lésions dues à l’absence d’oxygène sont irréversibles, conduisant souvent à la mort.

"Le pire est de ne rien faire"

Appeler, masser, défibriller sont donc les gestes qui sauvent. Mais si les deux derniers peuvent s’apprendre, encore faut-il avoir un défibrillateur sous la main. Car si la France autorise depuis 2007 l’utilisation des défibrillateurs par des personnes non secouristes, elle accuse encore un certain retard dans l’équipement en appareils des lieux collectifs. L’intérêt de ces machines n’est pourtant plus à démontrer. A Seattle aux USA, grâce à un parc important de défibrillateurs automatiques externes, le taux de survie à un accident cardiaque atteint les 30%. A Lyon, le budget 2010 prévoit l’installation de 80 nouveaux appareils, avec un coût unitaire d’environ 1.500 euros. Un effort qui reste encore "insuffisant" selon le professeur Beaune qui estime "qu’on atteint pas encore le ratio d’un défibrillateur pour 3 à 5.000 personnes". Mais pour lui, le maître mot reste l’action. Chaque témoin d’un arrêt cardiaque doit agir, quitte à faire des erreurs. Il le clame : "Il faut oser ! Le pire reste de ne rien faire. On ne reprochera jamais rien à quelqu’un qui a voulu sauver une vie."

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