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"40.000 ménages attendent un logement social dans le Rhône"

INTERVIEW - À l'occasion de la Fête des Lumières, la Fondation Abbé Pierre qui lutte contre le mal-logement se mobilise ce jeudi 8 décembre . Sur le thème "Pas de fenêtres, pas de lampions...", une cinquantaine de bénévoles déambuleront durant 4 heures, à partir de 12h30, de la place Antonin Poncet (2e) à la place des Terreaux, en passant par la rue de la République. À l'approche des fêtes de fin d'année, ils cherchent à faire exister le thème du logement dans le débat public. Questions à Marc Uhry, directeur régional de la Fondation.

Lyon Capitale : Il y a de plus en plus de mal-logés à Lyon. En quoi est-ce une urgence de sensibiliser le grand public sur la question du mal-logement ?

Marc Uhry : C'est une urgence aujourd'hui car le logement ne relève plus uniquement d'un problème d'exclusion sociale. Les classes populaires et moyennes sont en train de décrocher. Il faut donc changer les politiques de l'habitat en profondeur, et très vite ! 40.000 ménages attendent un logement social dans le Rhône aujourd'hui. Chaque jour à Lyon, 300 personnes sollicitent les urgences de l'hébergement au 115 et se voient refuser leur demande. Sans compter la centaine de personnes qui renonce et qui n'appelle plus ce numéro...

Pourquoi avez-vous choisi le 8 décembre pour vous mobiliser ?

À cette époque de l'année, beaucoup de gens flânent dans les rues de Lyon. On a justement choisi de déambuler pendant la journée pour que les gens soient disponibles pour notre cause. En période d'hiver, les gens sont plus sensibles au mal-logement même si je crois que tout le monde est d'accord aujourd'hui, avec l'idée que personne ne doit dormir dehors. On doit toucher le plus de monde possible car notre campagne ne cherche pas à récolter des sous mais plutôt à ancrer le logement dans le débat politique. On espère pouvoir au maximum distribuer des informations sur le mal-logement, débattre avec les passants, faire signer notre pétition qui invite les candidats à l'élection présidentielle à s'engager sur cette question. Certains comédiens du théâtre du Point du Jour seront présents pour animer notre mobilisation qui sera tout sauf un appel à l'émotion ou un cri d'indignation.

Ne craignez-vous pas que les gens se détournent au contraire de votre mobilisation en période de fête, d'insouciance ?

L'enjeu n'est pas de faire de la masse, simplement de faire prendre conscience aux passants. Expliquer et discuter sont nos deux mots d'ordre. Le logement est l'une préoccupation très forte des français, mais il est négligé dans le débat public. Le gouvernement ainsi que l'opposition ne parlent plus de cette question aujourd'hui. Mais notre mobilisation d'aujourd'hui ne sera pas triste. Nous nous poserons surtout la question : "qu'est-ce que l'on peut faire ?". Notre mobilisation est une affaire d'intelligence collective.

Cliquez ici pour signer la pétition en ligne

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