Najat Vallaud-Belkacem et Manuel Valls
© Tim Douet

Désaccord entre Najat Vallaud-Belkacem et Manuel Valls sur le burkini

Contrairement à la ligne fixée par Manuel Valls, qui s’était prononcé pour les arrêtés anti-burkini, Najat Vallaud-Belkacem a pris position contre ces arrêtés ce jeudi matin. La ministre de l’Éducation nationale estime que cela “libère la parole raciste” et pose la question “de nos libertés individuelles”.

À quelques jours de la rentrée politique du Gouvernement, le 29 août à Colomiers sur le thème “L'essentiel, c'est la République”, certains membres qui le composent ne semblent pas encore d'accord sur l'essentiel. Invitée ce matin dans la matinale d'Europe 1, Najat Vallaud-Belkacem a dérogé à la ligne fixée par Manuel Valls concernant le burkini.

Alors que le Premier ministre s'est prononcé pour les arrêtés à plusieurs reprises s'il s'agissait "d'éviter des troubles à l'ordre public", la ministre de l’Education nationale a expliqué qu’elle est également "contre le burkini par convictions féministes, laïques et progressistes". Mais elle a jugé que ces arrêtés constituaient une "dérive". "J'estime que cette prolifération [des arrêtés anti-burkini] n’est pas bienvenue. Je pense que ça pose un problème parce que cela pose la question de nos libertés individuelles : jusqu’où va-t-on pour vérifier qu’une tenue est conforme aux bonnes mœurs ? Et cela, par ailleurs, libère la parole raciste : on l’a remarqué dans les verbalisations, dans les incidents qui se sont déroulés", a-t-elle expliqué.

“Non, je pense que ces arrêtés ne sont pas une dérive”

Les propos de la ministre ont été rapportés par Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV alors qu'il était en pleine interview avec Manuel Valls. Visiblement gêné, le Premier ministre a déclaré : "Non, je pense que ces arrêtés ne sont pas une dérive." "Est-ce qu'ils libèrent la parole raciste ?" a poursuivi le présentateur. "Non, non, non. C’est une mauvaise interprétation des choses. Ces arrêtés ont été pris au nom même de l’ordre public. Ils ont été pris à un moment donné, dans des plages du sud de la France, quelques jours après l’attentat de Nice, dans un contexte particulier. Et le burkini, c’est, encore une fois, l’asservissement de la femme. Et les hommes et les femmes de progrès doivent le dire avec beaucoup de force", a ajouté le Premier ministre.

"Nous ne sommes pas en guerre contre l’islam, qui a toute sa place dans la République. (...) La République est bienveillante (avec les musulmans), nous les protégerons contre les discriminations", a insisté Manuel Valls.

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