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SACVL : "le plus gros échec des deux mandats de Gérard Collomb"

Le sujet revient depuis plusieurs années, c'est même "le plus gros échec des deux mandats de Gérard Collomb" au regard de l'opposition municipale. La Chambre régionale des comptes a rendu public son rapport sur la Société anonyme de construction de la ville de Lyon (SACVL) entre 2004 et 2010 le 18 décembre, largement commenté la veille au conseil municipal de Lyon. Son jugement est sans appel.

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Le conseil municipal de Lyon observait lundi les conclusions de la Chambre régionale des comptes d'Auvergne et de Rhône-Alpes rendues le 22 novembre sur la gestion de la Société anonyme de construction de la ville de Lyon (SACVL) entre 2004 et 2010. Le rapport définitif ayant été mis en ligne le 18 décembre sur le site de la Chambre (lire ici).

Largement commenté, le sujet a suscité les réactions nourries de l'opposition. "En gros pendant votre premier mandat, cette société a adopté les méthodes des pires acteurs privés de l'immobilier, et je pense qu'il y a de la part de ses anciens cadres un abus de pouvoir que vous n'avez pas su – ou pas voulu- contrôler en temps utile !" a lancé Bernadette Bertrix-Veza du groupe Centristes et démocrates pour Lyon (UDI) à Gérard Collomb.

"Des activités de marchands de biens"

Denis Broliquier, beaucoup plus sévère, a comparé le rapport de la CRC à "la chronique du naufrage de la maison SACVL", "un des échecs majeurs [du] mandat" de Gérard Colllomb selon le président de Lyon divers-droite. "Vous avez complètement échoué dans votre devoir de contrôle de la SACVL" a conclu le maire du 2e, partie selon lui "à vau-l'eau dans des activités de marchands de biens" au-delà de son champ de compétences.

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Enfin, Michel Havard (photo), président d'Ensemble pour Lyon (UMP et apprentés) a commenté "le réquisitoire assez implacable" de la CRC, le qualifiant de "plus gros échec [des] deux mandats" de Gérard Collomb.

Une agence de communication passant dans les rangs des journalistes au nom de la SEM hier au conseil municipal a bien, c'est inédit, distribué un communiqué pour tenter d'éteindre le feu. Ce dernier affirmant que la SACVL avait anticipé depuis 2010 les recommandations de Chambre régionale des comptes, mais à la lecture du rapport, le bilan est bien sombre. La CRC montre comment la "société au début des années 2000 a modifié ses statuts afin de développer des nouvelles actions comme la promotion immobilière, l'aménagement foncier ou encore une activité de marchands de biens, (…) Elle devient ainsi un acteur généraliste de l'immobilier".

23% de prêts structurés

Problème, la SACVL prend au même moment la fâcheuse tendance de financer ses investissements par l'emprunt, n'assurant pas les ratios communément admis en matière d'autofinancement, et contracte plusieurs prêts à taux variable et toxiques, abusée selon la chambre par un partenaire bancaire peu regardant en matière de compétences financières de ses clients. Résultat, à la fin 2010, l'endettement de la société se monte à 341 millions d'euros, composé à 50% de taux fixe, à 20% de produits indexés sur l'Euribor, à 7% de produits calqués sur le livret A et à 23% de prêts structurés. "Rapporté aux fonds propres, le ratio d'endettement est plus de 2,5 fois supérieur au pourcentage admis pour les entreprises de ce secteur d'activités", conclut la CRC.

En 2010, la SACVL est obligée de céder 950 logements pour renflouer ses caisses, un léger appel d'air au regard des "32 millions d'euros d'encours de produits structurés comportant des indices liés à des taux de change" qu'il lui faudra rembourser à partir de 2018. Un report du problème sur les générations futures que digèrent très mal la plupart des élus lyonnais, et pour cause, aucune action en justice contre d'éventuels responsables n'a jamais, à ce jour, été engagée.

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