Prix Lumière 2017: une déclaration d’amour de Lyon à Wong Kar-wai

Ce vendredi soir à Lyon a eu lieu la remise du prix Lumière 2017 à Wong Kar-wai. À l’occasion de sa 9e édition, le festival récompense pour la première fois un réalisateur asiatique. Une soirée haute en émotions, en forme de déclaration d’amour au cinéaste et à son oeuvre.

Wong Kar-wai auprès de sa femme et d'Isabelle Adjani

Jean Luc Mege photographie
Wong Kar-wai, sa femme et d'Isabelle Adjani

19h30: les cinéphiles lyonnais et du monde entier ont investi les 2815 fauteuils rouges de l’amphithéâtre du centre des congrès. Sous leurs applaudissements, les invités de marque se succèdent. Julie Gayet, Charles Aznavour, Emmanuelle Devos, Clovis Cornillac ou encore Diane Kurys: tous sont venus témoigner de leur admiration pour le réalisateur chinois Wong Kar-wai. Car c’est bien lui la star de la soirée. À son arrivée, les applaudissements se transforment en une véritable ovation, et l’hémicycle se lève.

Après des remerciements d’usage de Thierry Frémaux aux élus Georges Képénékian, David Kimelfeld, et Gérard Collomb, tous présents dans la salle, les hommage peuvent commencer. La soirée jongle avec les émotions en convoquant la musique, de la déchirante interprétation de "Quizas, quizas, quizas", par Camélia Jordana à l’entrainant tube des Turtles "Happy together". Des montages vidéos retracent l’ensemble de l’oeuvre de Wong Kar-wai, de ses premiers à ses derniers films. Une oeuvre dont l’éloge sera faite à travers plusieurs discours.

"Wong Kar-wai est un poète"

Wong Kar-wai entouré de tous les invités du festival Lumière 2017

Jean Luc Mege photographie
Wong Kar-wai entouré de tous les invités du festival Lumière 2017

"Wong Kar-wai a été le premier à filmer la ville de Hong-Kong, avec amour. Il est un poète, le cinéaste du souvenir", a déclaré, ému, le réalisateur Olivier Assayas, ami et admirateur de Wong Kar-wai. À son instar, les discours de Bertrand Tavernier et d’Isabelle Adjani ont souligné la poésie et la beauté de la filmographie du réalisateur chinois. "Wong Kar-wai fait sans cesse exploser le récit, il est allergique aux codes de la narration" a analysé Bertrand Tavernier. Des accélérés et des ralentis qui déstructurent le temps, une grande place laissée à l’improvisation, une ambiance mélancolique et sensuelle créée par des jeux de lumières et de couleurs… Autant de techniques propres au réalisateur que le prix Lumière 2017 a voulu récompenser.

Derrière ses éternelles lunettes noires, difficile de déceler les émotions de Wong Kar-wai. De son discours, dans lequel il parle du cinéma "comme du plus beau tour de magie", on retiendra surtout son émouvante déclaration d’amour à sa femme, Esther, a qui il dédie son prix. "Dans chacun de mes personnages féminins, il y a un éclat d’elle. Elle est ma muse", a t-il déclaré après l’avoir invité sur scène à ses côtés.

Une célébration du cinéma qui s’est donc transformé en une célébration de l’amour, à l’image de l’oeuvre de Wong Kar-wai. Le prix lui a été remis des mains d’Isabelle Adjani, sur ces belles paroles: "Je croyais que Wong Kar-wai était le cinéaste des amours impossibles. Il vient de nous prouver qu’il était le cinéaste des amours possibles". La soirée s’est terminée en beauté avec la diffusion de son cinquième film Les anges déchus , un film qui parle… d’amour !

La cérémonie de clôture donnera le clap de fin du festival Lumière 2017, ce dimanche à 17 h à la Halle Tony Garnier, où sera projeté In the mood for love. D’ici là, d’autres films sont à dévorer dans toutes les salles lyonnaise. Toute la programmation ici.

Lire aussi: Festival Lumière, Lyon in the mood for Wong Kar-wai

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