Affaire Apollonia : 4 banques mises en examen

Après avoir mis en examen les responsables et les salariés d’Apollonia, puis des notaires, courtiers et cadres bancaires, Catherine Lévy, la juge marseillaise qui instruit le dossier depuis 2008, s’attaque en juillet 2012 aux banques.

Avec un milliard d’euros d’actifs, l’affaire Apollonia est l’une des plus grosses escroqueries financières et immobilières de France. Début juillet, la Banque Patrimoine et Immobilier (BPI), le Crédit Immobilier de France Rhône-Alpes Auvergne (Cifraa) et leur holding, le Crédit Immobilier de France Développement (CIFD), ont été mis en examen comme personne morale pour complicité d’escroquerie en bande organisée. Mais la justice a dans le viseur cinq autres banques, partenaires d’Apollonia dans les montages financiers : BNP Personal Finance – également attaquée aujourd’hui dans l’affaire Helvet Immo –, le Crédit mutuel, le Crédit agricole, HSBC et GE Money Bank.

Dans cette vaste escroquerie présumée aux investissements immobiliers défiscalisants, près de 700 victimes, principalement issues du milieu médical, ont acheté 7.500 appartements et résidences pour un milliard d’euros. Certaines victimes ont acheté jusqu’à 17 appartements, pour des montants de plusieurs millions d’euros. Apollonia, la société immobilière qui les commercialisait, assurait à ses clients une opération totalement autofinancée : les loyers des biens devaient couvrir les mensualités des emprunts, les charges de copropriété et les taxes foncières. Détail important : les clients n’avaient à s’occuper d’aucune démarche. L’offre était proposée clés en main : la société Apollonia gérait la demande de prêt et traitait directement avec les notaires.

Très vite, les emprunteurs se sont retrouvés surendettés : le prix d’achat des logements ayant été largement surévalué, les loyers ne couvraient plus les mensualités. En 2009, les époux Badache, dirigeants d’Apollonia, ont été incarcérés quatre mois à la prison des Baumettes à Marseille, puis libérés sous caution. Trois notaires ont également été placés en détention provisoire.

Cet article fait partie d'un dossier sur les emprunts immobiliers toxiques, paru dans Lyon Capitale n°714, en vente dans notre boutique en ligne.

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