Région : Wauquiez et Meunier embarrassent leur propre camp

Le candidat aux régionales Laurent Wauquiez et son second sur la liste métropole Philippe Meunier (député du Rhône) ont fait parler d’eux hier lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée. Alors que le Gouvernement avait appelé à l’unité nationale après les attentats de Paris, la séance a brutalement mis à mal cette volonté de rassemblement, avec en tête les deux élus de notre région.

Laurent Wauquiez a dégainé le premier en affirmant : "Merah, Kouachi, Coulibaly... pourquoi ces terroristes étaient laissés dans la nature ?" Avant d'enchaîner sur sa proposition de création d'un "centre d'internement" pour les personnes fichées pour terrorisme. Une proposition qui, selon Manuel Valls, soulève de "graves problèmes de droit par rapport à la Constitution et par rapport à nos obligations internationales", comme nous l'écrivions déjà ce week-end. Une proposition que l'ancien juge antiterroriste Marc Trévidic a jugée totalement "saugrenue".

"On ne peut même pas faire une loi, puisque c'est contraire à notre Constitution. Ce serait contraire à notre Déclaration des droits de l'homme. Et à partir de quel degré de radicalisation on va les mettre dans ces centres ? Qui va dire “Là il est à 4,5 ou 6 sur l'échelle de Richter de la radicalisation” ? Comment va-t-on le définir ? Qui va décider ça ? Quand on balance une idée aussi saugrenue, il faut se poser ces questions-là. C'est incroyable d'entendre des trucs pareils", a déclaré le juge sur France Inter.

Dans sa réponse à Laurent Wauquiez, le Premier ministre a largement insisté sur le rôle qu'aura le Conseil d'État pour juger une telle proposition et invité le maire du Puy-en-Velay à "affiner ses propositions". Une attaque en filigrane à l'intention du député Les Républicains qui est lui-même… conseiller d'État en service détaché.

 

Philippe Meunier veut “restreindre” les conditions d’obtention de la nationalité française

De son côté, Philippe Meunier a demandé à Manuel Valls de rendre "plus restrictives" les conditions d’obtention de la nationalité française. Nouvelle réponse acerbe de Manuel Valls : "La confusion que vous opérez dans votre question, le fait de rendre par les propos que vous tenez tout étranger suspect, ça, vous nous trouverez toujours devant pour dire non", a affirmé le Premier ministre, en reprochant au député du Rhône d'être dans "l'amalgame".

 
Valls piqué au vif après une proposition de... par LCP

Des propos critiqués à gauche comme à droite

Une séance difficile donc pour nos deux élus. Si la gauche a unanimement critiqué l'attitude de l'opposition, de nombreuses critiques se sont aussi fait entendre au sein même des rangs de cette dernière.

Ce mardi soir, en bureau politique, François Fillon a parlé d'une séance "lamentable" et s'est désolé de la prestation de certains collèges "irresponsables", rapporte Libération. Même son de cloche du côté de Franck Riester, qui a avoué s'être "enfoncé dans son siège" durant la séance, tout comme ses collègues Édouard Philippe et Thierry Solère, ajoute le quotidien sur son site.

 

La fin de la suspension de la campagne ?

Fait intéressant, lors de ces questions au gouvernement à l'Assemblée, Valérie Pécresse et Christian Estrosi ont comme Laurent Wauquiez pris la parole. Trois candidats en véritable ballottage dans leurs régions respectives. Trois candidats coincés entre le Front national et le PS.

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