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© Robin Favier

Havard : maire de Lyon, "le choix d'une vie"

Le chef de file de l'opposition municipale dressait jeudi 21 avril le bilan critique des dix ans de Gérard Collomb à l'Hôtel de Ville. Il voit dans l'action du maire une rupture depuis 2008, celui-ci négligeant la proximité et opérant un "coup de rabot social". Havard dit être "sûr" d'être candidat en 2014, promettant la relance du métro.

2001-2011 : c'est l'heure du bilan pour Gérard Collomb. La Ville a choisi trois sites - Duchère, berges du Rhône et Confluence - pour montrer les métamorphoses de Lyon, affichées à grand renfort de supports publicitaires. Ce jeudi matin, l'opposition célébrait aussi, à sa façon, les 10 ans de mandat socialiste. Retenant là aussi un triptyque, symbole selon eux des errements de la gestion municipale. Le scandale immobilier de la rue Grôlée devenu un désert commercial, le scandale financier de la Sacvl empêtrée dans des emprunts toxiques et le "scandale historique" de l'Hôtel-Dieu appelé à devenir notamment un hôtel de luxe.

Les ruptures de Collomb

Les élus de droite ont comparé les deux mandats de Gérard Collomb. Après des années de hausse continue des dépenses, une rupture a été amorcée en 2008. "Il a donné un coup de rabot", affirme Michel Havard. En témoignent l'augmentation des impôts de 6% après sa réélection, la diminution des dépenses salariales et de fonctionnement et le recul de l'endettement entre 2008 et 2009, passé de 449,5 à 412,1 millions d'euros entre 2010 et 2011. L'opposition dénonce toutefois le tour de passe passe que constitue selon eux la sortie des effectifs du centre communal d'action sociale du budget général, depuis le 1er janvier 2009. Une opération qui permet de réduire "artificiellement" la masse salariale.

La rupture de Collomb n'est pas seulement financière. Michel Havard constate "un éloignement du quotidien des Lyonnais" du maire qui serait davantage préoccupé par sa carrière nationale et, ici, "à faire couler du béton". Autrement dit seuls les grands dossiers de type Confluence ou Grand Stade revêtent un intérêt pour lui. Un changement qui selon Havard peut lui faire perdre les prochaines municipales. Ce désintérêt se traduirait selon lui par la fermeture de cinq résidences pour personnes âgées sur 23. Le leader de l'opposition s'en était déjà ému lors du dernier conseil municipal et le maire s'était alors engagé à lancer un plan de rénovation des établissements d'ici à 2014.

"Si Dieu me prête vie"

Michel Havard s'emploie à se poser en chef de file. Il en convient, il devra encore gagner en crédibilité. Emmanuel Hamelin et Denis Broliquier lui disputent ouvertement le poste et Nora Berra se pose en recours, multipliant les communiqués vengeurs contre Gérard Collomb. "J'ai quelques différences avec mes compétiteurs : sur 33 élus au conseil municipal ou en conseils d'arrondissement, 32 me soutiennent", clame-t-il fièrement. Michel Havard ne fait le décompte que des conseillers du groupe "Ensemble pour Lyon" qui lui sont restés fidèles - le 33e étant Emmanuel Hamelin. Pour asseoir sa stature, il a fait montre de sa détermination. Il dit être "sûr" d'être candidat. "Si Dieu me prête vie", précise-t-il messianique. Il ajoute : son engagement à Lyon, "c'est le choix d'une vie".

D'ores et déjà, il annonce un thème qui apparaît clivant : le métro. C'est le point historique de divergence entre la droite chabertiste et noiriste d'un côté et les centristes et la gauche de l'autre, favorables au tramway. Michel Havard rêve d'une ligne "formidable" St-Paul/Cordelier/préfecture/Part-Dieu. Il a un modèle : le métro 14 parisien, court, rapide, "qui bastonne". Il évoque aussi le prolongement de la ligne D vers Industrie (Lyon 9e). Et regrette que le métro n'aille pas jusqu'à la Confluence - décision prise par Gérard Collomb - et vers la Doua - décision prise par Raymond Barre. A ses yeux, seule la ligne T2 se justifie vraiment.

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