Points de vue, Nouvelles du monde : L’art transcende le 20 heures

Le Festival Points de vue, Nouvelles du monde, organisé par Les Subsistances propose une réflexion sur l’actualité en "réunissant artistes et écrivains autour du fil des dépêches AFP". Jusqu’au 25 juin, ces derniers composeront, chaque soir, un journal préparé à partir des nouvelles du jour.

C’est un flot continu, les informations défilent à l’AFP qui, par jour, nourrit les médias du monde entier avec pas moins de 5000 dépêches, 150 vidéos, 3000 photos et 100 infographies. Telle est la matière considérable dont 4 artistes ou collectif d’artistes, 2 écrivains, 1 créateur web-radio, devront s’emparer afin de proposer aux spectateurs leur vision de l’actualité en lectures ou performances chaque soir. Ils se heurteront alors aux mêmes problématiques que les journalistes, "résister ?" ou "apprivoiser ?". L’art se saisit de l’info et offre une vision du monde, parallèle, tiraillée entre l’imaginaire et le réel. Subjectif, délicieusement.

L’info des borderline

Côté littérature, Dany Laferrière et Éric Chauvier participent à l’expérience. Le premier a l’art de détourner, d’inventer, le réel dans ses œuvres et porte sans doute un regard pertinent sur la manière de traiter l’information dans le monde d’aujourd’hui, puisqu’il fut, à Haïti, journaliste au Petit samedi soir. Quant à Éric Chauvier, il mêle création littéraire et travail d’anthropologue. Ses essais opèrent un retour sur le langage et analysent minutieusement le quotidien. Les artistes de théâtre proposent aussi leur vision de l’actualité avec les Italiens de la Compagnie Motus qui défendent un théâtre engagé se nourrissant des révoltes contemporaines.

Le metteur en scène, Joris Mathieu, de la Compagnie Haut et Court précise que pour ce festival son travail "va s’appuyer sur un dispositif de théâtre optique, de production et d’hologramme en deux dimensions autour de la figure de Vladimir Koramov. Il est le premier cosmonaute russe à avoir disparu dans l’espace. On n’a jamais retrouvé ses restes… ", explique-t-il, ajoutant : "On a voulu inventer une fiction, réinventer l’histoire et imaginer ce qui se passerait si Vladimir Komarov était resté, tel un satellite, dans l’espace et qu’il continue à nous observer. On s’est demandé quel point de vue cela nous offrait sur notre monde et sur l’actualité, quel regard à distance l’espace nous permet de porter". Le danseur et chorégraphe congolais Faustin Linyekula, créateur de la structure Studios Kabako, plonge avec les corps dans une forme entre performance, danse et théâtre visuel et livre sa vision du monde en relation avec « l’Histoire, les liens entre les mondes, le politique et le social ».

À noter aussi les présences de l’illustrateur américain Josh Neufeld, illustrateur pour des journaux, tels The New York Times, The Wall Street Journal, Forbes, et dessinateur de bandes dessinées, toujours à la frontière avec le documentaire, et de Benjamen Walker, producteur de radio et habitué à traiter l’info par des formes hybrides. En véritable laboratoire international de création artistique, Les Subsistances promettent d’interroger le monde à travers l’histoire immédiate de ses actualités, un beau défi.

Jusqu’au 25 juin, le Journal du soir du Point de vue des artistes. 1 journal du soir, 4 horaires de début de journal à 19h30, 20h, 20h15, 20h30. www.les-subs.com.

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