S'offrir une maison en ville

Pourquoi choisir ? Les citadins veulent se mettre au vert, mais rechignent à devoir reprendre la voiture pour les courses, à faire une croix sur les sorties nocturnes, à sacrifier leur temps de repos pour les passer dans les transports. Ce n’est pas une fatalité. Il existe à Lyon et en première couronne des zones pavillonnaires où il est possible de concrétiser son rêve de maison, de petit-déjeuner au soleil, de transat, de cueillette de fraises ou de pâquerettes, sans rien céder à ses habitudes de métropolitain. Pour devenir ce rurbain, il n’est pas forcément nécessaire de débourser un montant pharaonique. Des villas des années 30 ou 50 se négocient à 350 ou 400 000 euros à Lyon ou en proche périphérie. Avec toutefois des travaux à prévoir. Ces biens se font cependant rares, aussi est-il recommandé de chercher sur plusieurs secteurs.

Caluire

La tranquillité sans l’éloignement

“On trouve de très beaux produits, sans être aussi loin que les Monts d’Or”, explique Yves Mallecourt, gérant de l’agence Laforêt. La ville dispose d’un terminus de métro et bientôt deux trolleybus C1 et C2 vers la Part-Dieu. Les gens recherchent la proximité de la voie verte, l’ancienne voie ferrée occupée par les joggeurs. À Cuire, on peut encore prétendre habiter la Croix-Rousse sans trop mentir. “Les enfants peuvent être scolarisés à Saint-Exupéry ou dans les écoles privées de Lyon 4e. Et même y aller à pied : ils sont très vite autonomes vis-à-vis de leurs parents”, raconte Jacques Lory, conseiller chez Orpi. Plus proches de Rillieux, deux secteurs intéressent les acheteurs. Le Vernay propose des maisons des années 60 et 70.
Souvent le garage est au rez-de-chaussée et les pièces à vivre au-dessus. Elles se négocient autour de 430000 euros. “L’avenue général de Gaulle est souvent bouchée”, prévient toutefois Marilyne Sausset, directrice de l’agence 3,99 Immo. Vassieux est aussi convoité. On y trouve de grosses bâtisses anciennes non loin des accès vers Lyon 6e et Villeurbanne. Les plus petites maisons sont à 500 000 euros, les autres flirtent avec le million d’euros.

Exemples de biens

• En haut de la montée des Soldats, une maison de 149 m2 sur deux étages a été rachetée pour 350 000 euros. Elle est bâtie sur un terrain de 800 m2, compte quatre chambres. 80 000 euros de travaux sont à prévoir.

• À Cuire, une maisonnette de 80 m2 (années 50) a été vendue 350 000 euros. Elle dispose de deux chambres et d’un garage. Le terrain de 600m2 laisse la possibilité d’agrandir le bâti.

• Vers la Poste, une maison de 110 m2 (époque 1920) a été acquise pour 480 000 euros. Sur un terrain de 550 m2, elle dispose de deux chambres et d’un dressing sur deux niveaux. Sur le terrain figure un ancien atelier qui permet une extension future. Ce bien offre le charme de l’ancien (escalier en bois, pommette au sol, hauteur sous plafond) avec ses désagréments (salle de bain, cuisine, électricité à refaire).

Point du Jour - Saint-Irénée

Tendance “Monte-Carlo”

La colline qui prie est aussi celle où l’on dort en paix. Les secteurs pavillonnaires ne manquent pas, tous au calme. Relativement proche du métro et de la Presqu’Ile, St-Just/St-Irénée conserve des traces de l’époque où le quartier était surtout habité par des ouvriers qui s’entraidaient pour ériger leurs maisons. Aujourd’hui, celles-ci s’échangent entre 300 000 et 350 000 euros, pour une surface inférieure à 100 m2. Et même un peu moins boulevard des Castors, en proximité de Ste-Foy. “Certaines, plus chères, ont été rénovées par des architectes”, signale Denis-Pierre Simon, notaire dans le Rhône. Vers l’hôpital Pierre Garraud, dans le secteur verdoyant de la Plaine, les terrains sont plus grands.

À mesure que l’on se rapproche de Point du Jour, les prix grimpent, vers 400 voire 450 000 euros. “Le nom est très vendeur, aussi est-il galvaudé, désigné pour désigner un périmètre plus large”, remarque Aurélie Tavernière, agent immobilier chez Solvimmo. Il existe un ensemble de maisons art-déco des années 30, le long d’impasses, qui se négocient aux environs de 500 000 euros. “Point du Jour, c’est un peu Monte Carlo : les personnes âgées veulent y habiter pour être au calme et proches des commerces. Elles sont prêtes à y mettre le prix”, sourit Me Simon. Mais on s’éloigne de Lyon, accessible seulement en bus. “Soit, mais il n’y a pas un besoin impérieux d’aller en Presqu’Ile, puisque tout est à proximité. Et ceux qui travaillent prennent le métro à Gorge de Loup”, précise Me Christophe Raymond, notaire.

Ne croyez pas qu’en quittant Lyon, vous rencontrerez des prix plus causants. “Ils sont même un peu plus élevés car il y a à Tassin, Francheville, Chaponost et Écully de très jolis parcs”, signale Me Simon. Selon Me Raymond, Francheville-le-Bas et Tassin centre proposent des biens abordables, mais avec peu de terrains. “Mais Francheville-le-Haut est nettement plus coté, avec de belles demeures de famille valant 500 000 euros”.

Exemples de biens

• Une maison de 120 m2 disposant de deux chambres (possibilité de 3) a été cédée pour 300 000 euros. Elle dispose d’un petit jardin. Tout est à refaire à l’intérieur.

• Une maison de 150 m2 comprenant quatre chambres, un garage et une immense salle à manger s’est vendue 400 000 euros. Elle est bâtie sur un terrain de 600 m2 et dispose de combles aménageables. Travaux de façade à prévoir.

• Une maison d’architecte de 150 m2 (1998) comprenant trois chambres et un garage double a été acquise pour 550 000 euros. Elle dispose d’un jardin exposé plein sud. Le rez-de-chaussée s’apparente à un grand loft, orné d’un escalier en béton brut.

Montchat

Le village en ville

“L’esprit village”. L’argument le plus éculé de l’immobilier vaut pour Montchat. Tout inspire la tranquillité : son marché les mercredis et samedis, son château, ses petits commerces de proximité, son calme assourdissant. Et le peu d’immeubles qui pourraient facheusement évoquer la ville. Cerise sur le gateau : le quartier compte le collège-lycée Charles de Foucauld et l’annexe de Pierre-Termier, réputés. Et la ligne de tram Lea est venue alléger son isolement.

“C’est autour du parc de Chaussagne que l’on trouve les maisons de plus haut standing”, note Me Jacques Coeurdevey, notaire. Ailleurs, les constructions remontent aux années 20 et 30, souvent en mâchefer, avec trois ou quatre chambres. “Les jardins sont parfois cachés à l’arrière, secrets”, souffle Me Coeurdevey.
Les secteurs les plus recherchés se situent autour du château, de la place Ronde ou en retrait du cours du docteur Long. Pour le notaire, les maisons de ville se négocient à 400 000 euros sans jardin, au-delà de 500 000 euros avec un bout de verdure. Une estimation confirmée par Guilhem Bernetière, manager à l’agence Era Lumière.

“L’entrée de gamme s’établit à 450 000 euros pour un bien de 100 m2 avec trois chambres. Mais pour des prestations plus soignées et un peu plus de surface, il faut compter 600 000 euros”, affirme-t-il. Attention : beaucoup de ventes se font par le bouche à oreille et échappent aux agences. En partant vers l’Est en suivant la route de Genas, on s’éloigne des beaux quartiers et du centre-ville mais on se rapproche de plus petits budgets, à partir de 350 000 euros. La zone est à cheval entre Lyon 3e, Villeurbanne et Bron, proche de l’hôpital de cardiologie. “On trouve des maisons assez cossues, de grosse taille”, souligne Me Benjamin Dumontet, notaire. Ce secteur est notamment le refuge de particuliers lorgnant sur Montchat mais au budget un peu ric-rac.

Exemples de biens

• Une maison de ville de 70 m2 (années 30) située rue Cyprian a été vendue 290 000 euros. Elle comprend deux chambres, un garage, un petit jardin paysager à l’avant, un potager à l’arrière et des combles à aménager. Des travaux de rénovation sont à prévoir.

• Un ensemble comprenant deux maisons d’une surface totale de 210 m2 a été racheté pour
825 000 euros, au cœur de Montchat. Côté rue, le bâtiment héberge les salles de vie tandis que les quatre chambres et le bureau sont dans l’autre édifice, plus au calme.

Croix-Rousse

Le charme bohème

Paradoxe : dans le quartier village de Lyon, les maisons sont en petit nombre. À la Croix-Rousse, les immeubles sont de faible hauteur mais il n’existe pas à proprement parler de zone pavillonnaire. “C’est la perle rare. Je n’en ai proposé aucune ces dernières années. Les ventes se font par bouche à oreille”, glisse une professionnelle. “Elles sont disséminées un peu partout”, explique Yves Mallecourt, gérant de l’agence Laforêt. “Il faut pénétrer dans les allées car elles ne sont pas toujours visibles depuis la rue, passer un rideau d’immeubles pour découvrir de petites choses adorables, comme le long de la grande rue de la Croix-Rousse”, raconte l’agent immobilier. Beaucoup sont à rénover, aussi faut-il disposer de 600 000 euros pour acquérir un bien au goût du jour. Un budget élevé, conforme à la cote d’un des secteurs les plus chers de l’agglomération. C’est à ce prix que s’offre ce quartier de caractère, autonome de Lyon, qui cultive son style canut, sa douceur de vivre avec ses bistrots, son marché et ses artisans.

Exemples de biens

• Une maison de 110 m2 au cœur de la Croix-Rousse a été rachetée pour 450 000 euros. Sur un terrain de 400 m2, elle comprend quatre chambres, un garage. Mais tout est à refaire à l’intérieur.

• Une villa de deux étages de 100 m2 a été cédée pour
470 000 euros au sommet des Pentes. De style canut avec plafond à la française, prenant l’allure d’un petit immeuble, elle dispose toutefois d’un petit jardin de 250 m2, et de trois chambres.

Bron

Multiples dessertes

Comme Villeurbanne, Bron profite d’une desserte en transports collectifs et d’une cote plus favorable aux acheteurs. On est à quelques centaines de mètres de Montchat mais les prix sont nettement plus sympas. Le centre de Lyon est à moins d’une demi-heure en tram. La proximité des axes autoroutiers, du périphérique et des hôpitaux est aussi appréciée. Les premiers prix sont à rechercher vers le Fort : comptez 320 à 350 000 euros pour une villa récente. Mais le secteur est excentré. Deux quartiers intéressent les acheteurs : le centre-ville et le village. Le premier est desservi par le tram, le second le sera en 2012, sur la ligne menant à Eurexpo.

Au village, on trouve des maisons anciennes, bâties dans les années 30 et 50. “Beaucoup d’acheteurs veulent les retaper”, indique Annie Dafri, conseillère chez Orpi. “Ces secteurs sont cotés à partir de 350 000 euros pour une maison de type plan favier, avec les pièces de vie à l’étage. Et plus de 450 000 euros pour une villa bourgeoise”, complète David Gouilloud, négociateur chez Century 21.
“C’est surtout Bron-Terraillon qui peine à se vendre. Les maisons sont complètement encerclées par les immeubles”, explique Alain Simonet, directeur de l’agence Solvimo.

Exemples de biens

• Une maison moderne de 110 m2 (2002) comprenant quatre chambres et un garage a été rachetée pour 290 000 euros. Entre l’église et Bron-Terraillon, elle est jumelée à une autre maison. Elle dispose d’un jardin de 400 m2.

• Une vieille maison de 120 m2 comptant trois chambres a été acquise pour 430 000 euros, près de la Poste. Elle est entièrement rénovée, avec des enceintes dans toutes les pièces et une cuisine en granit. Sur son terrain de 500 m2 est aménagée une piscine. Mais elle n’a pas de garage.

• Une maison bourgeoise de 150 m2 située aux Essarts a été cédée pour 500 000 euros. Elle compte cinq chambres avec parquet au sol. Le terrain de 600 m2 comprend une piscine.

Villeurbanne

Le métro à deux pas

Une maison à deux pas d’une station de métro, c’est possible à Château-Gaillard, le secteur compris entre l’avenue Salengro et le cours Émile-Zola. On y trouve beaucoup de maisons des années 30, avec une cour à l’avant et un jardin plus calme à l’arrière. Un bien standard de 110/120 m2 comprenant trois chambres se négocie entre 350 et 400 000 euros. “Si des travaux importants sont nécessaires, il est même possible de trouver à 300 000 euros”, précise Maxime Caminale, directeur de l’agence Laforêt Flachet. Plus on se rapproche de Gratte-Ciel, ses commerces, son métro, plus les prix grimpent. “Le problème, c’est que les promoteurs convoitent les terrains pour y construire du collectif. C’est ainsi que trois splendides maisons situées rue de Longchamp ont été rachetées pour faire un immeuble de cinq étages”, regrette Emmanuel Capuano, co-gérant chez CC Immo. Leur appétit fait augmenter mécaniquement les prix. Mais pour l’acquéreur, c’est l’assurance d’un bon placement.

À la revente, il peut engranger une belle plus-value, à la condition d’offrir un terrain de 400 m2 minimum susceptible d’intéresser les constructeurs. Il est possible de trouver moins cher. Vers les Buers, les maisons s’échangent pour 250 000 euros. “Plus on s’éloigne de Lyon et moins les constructions sont de qualité”, prévient cependant Me Benjamin Dumontet, notaire. Mais à proximité du périphérique, on entend une “rumeur”, comme le dit si joliment Maxime Caminale. “Si beaucoup de travaux sont nécessaires, on peut trouver à moins de 200 000 euros”, assure-t-il.

Exemples de biens

• Une maison de 130 m2 (1926) bâtie sur un terrain de 320 m2 s’est vendue 340 000 euros, rue Jean-Pierre Brecht (proche Doua). Elle compte trois chambres, un garage non attenant, une cave. Un rafraîchissement est à prévoir.

• Une maison de 120 m2 (années 30) comprenant quatre chambres a été rachetée pour 350 000 euros, rue Greuze. Elle est bâtie sur un terrain de 400 m2. Mais tout est à rénover à l’intérieur.

• Une villa de 150 m2 à deux étages dotée de quatre chambres a été acquise pour 370 000 euros. Elle dispose d’un immense garage au rez-de-chaussée (100 m2) que les acquéreurs sont en train de reconvertir, des pièces de vie au-dessus et d’une suite parentale au 2e étage. Le jardin est de 300 m2.

• Une maison à étage de 105 m2 avec trois chambres a été cédée pour 370 000 euros, à Chateau Gaillard. Elle dispose d’une petit jardin à l’arrière. Une extension récente a permis d’agrandir le salon et la salle à manger au rez-de-chaussée. Et le garage de 50 m2 va être réduit pour y aménager une chambre supplémentaire.

Moulin-à-vent

Les petits prix

Entre Vénissieux et Lyon 8e, se lovent des maisons tranquilles. Mais plus que la quiétude, les acheteurs aiment surtout le prix du quartier. On peut trouver des biens à 250 000 euros. “Les mêmes dans le 3e pourraient se vendre presque 200 000 euros de plus”, estime Yohann Ambraisse, conseiller chez Century 21. Malgré l’arrivée de classes moyennes, Moulin-à-vent sonne toutefois trop populaire aux oreilles des plus bêcheurs. Pourtant le quartier est sans activité nocturne. Allez vers les biens nommés rue du Vercors, rue des Alpes et rue de la Lozère et vous serez étonné de la tranquilité. Trop même : les commerces font cruellement défaut, ainsi que les transports en commun. En revanche, le périphérique n’est pas bien loin et Carrefour à deux pas. “On peut trouver des petites maisons des années 30 ou 50, mitoyennes de 80 à 90 m2 avec trois chambres à 250 000 ou 280 000 euros”, indique Hervé Guillen, responsable de la Bourse de l’immobilier. “Beaucoup ont été construites sur le modèle du plan favier, avec un grand garage aménageable au rez-de-chaussée et les salles de vie à l’étage”, précise Yohann Ambraisse. D’autres bâtissent plus grandes, supérieures à 100 m2, se négocient entre 300 à 350 000 euros.

Exemples de biens

• Une villa de 90 m2 (1996) comprenant trois chambres a été acquise pour 250 000 euros. Située dans un mini-lotissement fermé, rue du professeur Roux, elle comprend un garage et un jardin exposé sud.

• Une maison de 102 m2 (années 80) avec trois chambres a été rachetée pour 265 000 euros. Située rue de la Lozère, elle dispose d’un petit jardinet à pétunias à l’avant et d’un coin vert pour manger à l’arrière.

• Une maison de 140 m2 (1955) comprenant trois chambres a été cédée pour 290 000 euros. Elle est située rue de la Lozère. L’essentiel des 500 m2 de jardin sont situés à l’arrière. Elle dispose d’un séjour double, d’un garage, d’une cave et d’une buanderie. Peu de travaux sont à prévoir.

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