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Printemps de la jupe et du respect : les jeunes filles se mobilisent pour l'égalité des sexes

REPORTAGE - ''S'habiller comme on veut, pantalon ou jupe, sans être déconsidéré'' c'est le message des acteurs du Printemps de la jupe et du respect qui se déroule à Lyon jusqu'au 8 avril. Un événement national porté localement par l'association de lutte contre le sida (ALS) qui organise de nombreux événements en ville. Témoignages d'élus et d'associatifs qui prouvent que cette manifestation est essentielle.

En 2005, à Rennes, 17 élèves d'un lycée local décide de se mobiliser ''pour faire évoluer les mentalités sur les relations fille-garçon''. Encadrés par l'association Liberté Couleurs et l'établissement scolaire, ces lycéens créent, en 2006, le Printemps de la Jupe et du Respect (PJR). C'est suite à une rencontre avec l'association porteuse du projet que l'Association de lutte contre le sida (ALS) de Lyon décide d'exporter l'idée dans la région Rhône-alpes.

A travers des projets théâtre, photo, des campagnes de sensibilisation, des débats, tous les moyens sont bons pour lutter activement contre les différentes formes de discrimination et les inégalités entre filles et garçons. ''C'est un projet pour les jeunes, par les jeunes et au sein de structures d’accueil de jeunes'' précise Sarah Boukaala, conseillère régionale déléguée à la jeunesse.

"Jupe rime avec pute''

Mais pourquoi jupe et respect ? "La jupe est le 'symbole de cette engagement, de cette lutte'', explique Alain Chabrolle, vice-président de la Région Rhône-Alpes délégué à la santé et à l'environnement. il est vrai que souvent chez les jeunes des quartiers "jupe rime avec pute'' ajoute Sophie Peloux, chargée de mission au Printemps de la Jupe et du respect. "Le port de la jupe, avec des collants chairs, peut apparaître pour certains comme de la provocation", développe-t-elle. "Ce n'est pas étonnant qu'elle se fasse violer...'' est un discours qui revient encore souvent dans la bouche de certains jeunes même chez les filles. preuve qu'il y a encore des efforts à faire en France et à Lyon pour faire évoluer les mentalités.

''Il y a une dose de violence ordinaire''

Préjugés, braquages, incivilités sont également évoqués par les acteurs du Printemps de la jupe et du respect à Lyon et selon eux ils n'arrangent rien. ''Il y a une violence au quotidien qui n'est pas pointée du doigt, c'est comme s'il y avait une dose de violence ordinaire'' dénonce Valérie Bourdin, directrice locale de l'Association de lutte contre le sida. Des petits gestes et des petits mots du quotidien qui marquent un irrespect général.

Sophie Peloux ajoute qu'à chaque intervention qu'elle mène auprès des jeunes, le discours de ces derniers est souvent plein de préjugés comme "l'homme est supérieur à la femme''. Elle raconte : ''une fois j'ai accroché une image au tableau représentant un couple d'homosexuel, certains élèves se sont retournés, jusqu'à que je l'enlève''.

''La situation est grave, il y a urgence'' conclut Alain Chabrolle. Objectif du Printemps de la jupe et du respect : promouvoir le respect, l'égalité et la mixité entre filles et garçon. La directrice de l'ALS souligne que ''l'idée n'est pas d'enfermer les garçons dans cette place d'agresseur mais d'instaurer un débat, un dialogue''.

''Faut que ça change''

En 2010, 890 jeunes ont participé au Printemps de la jupe et du respect dans la région Rhône Alpezs, cette année iuls repartent pour une nouvelle aventure et vont diffuser toute cette semaine la bonne parole auprès de leur petits camarades, encadrés par des professionnels (ALS, lycées, éducateurs, animateurs, MJC, région, agence nationale de santé, ville de Lyon) qui se disent ''stupéfaits de l'inventivité et la richesse'' de ces jeunes.

Parmi les participants, des élèves du lycée professionnel du bâtiment Tony Garnier de Bron qui compte 30 filles pour 570 garçons. Une situation qui favorise les rapports délicats entre filles et garçons. Cinq de ces jeunes filles ont décidé de participer au PJR car, selon elles, il ''faut que ça change''. Stop aux méchancetés, remarques désagréables, irrespectueuses du genre '' t'es bonne'' ou ''donne-moi ton 06 pour que je t'écarte les cuisses''.

Ces 5 lycéennes, ce 23 mars, dans le cadre de leur journée de la jupe, prévoyaient théâtre et happening dans leur établissement. La journée se clôturera par un débat qui visant à faire réagir la gente masculine.
Autre projet : à travers une exposition photos, deux jeunes filles de la MJC de Perrache, traiteront le problème de l'homophobie et du regard porté sur les lesbiennes. Ces deux jeunes filles veulent ''parler plus d'amour que de sexualité''. Aller vers les gens, ne pas attendre qu'ils se déplacent. Cette exposition est à découvrir le 8 avril lors de la clôture du printemps de la jupe et du respect à l'Hôtel de ville de Lyon. Une leçon de courage et de pragmatisme, qui permet de dire à ces jeunes : ''Respect'' !

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