La quasi-totalité des pompiers du Rhône, y compris les cadres, sont en “grève illimitée” pour demander plus de moyens financiers et humains à leurs autorités de tutelle : État, Métropole de Lyon et conseil départemental.
“Le SDIS du Qatar.” La boutade a circulé pleins gaz pendant des années en interne, tant les sapeurs-pompiers lyonnais disposaient de gros moyens financiers, de belles casernes, de bons engins avant tout le monde et parmi les meilleures techniques opérationnelles du pays. Retour de flammes. L’incendie a pris. Le torchon brûle désormais entre les pompiers et leurs “financeurs”, la Métropole de Lyon, le Département du Rhône et, indirectement, l’État : les caisses se vident, personne n’arrive plus vraiment à les remplir et, classique, chacun se renvoie la lance. “On est au centre d’une guéguerre politique”, commente Anthony Fossat, le commandant adjoint au chef de groupement Est des sapeurs-pompiers du Service départemental métropolitain d’incendie et de secours (SDMIS) et délégué Avenir Secours, syndicat majoritaire de l’encadrement des pompiers. “Nous, notre rôle c’est de sauver les gens, d’éteindre des incendies, pas d’aller chercher des financements, c’est le job des politiques !”, cuirasse Rémy Chabbouh, pompier et secrétaire général du syndicat Sud des pompiers locaux.
La colère gronde, la tension est à son maximum. Depuis le 1er octobre, 90 % des sapeurs-pompiers, officiers compris, sont ainsi en “grève illimitée”. Ils déplorent le manque de moyens, les recrutements et demandent des hausses de salaires. Pour l’instant, les secours sont assurés, mais le doute s’installe.
Les pompiers du Rhône en chiffres
Les effectifs baissent, le nombre d’interventions explose
En 2014, les 1 170 pompiers professionnels de Lyon et de la métropole intervenaient 90 000 fois par an.
Dix ans plus tard, 1 070 pompiers (-100) interviennent 140 000 fois par an (+55,5 %)
Le délai moyen d’intervention des pompiers à Lyon et dans la métropole est passé de 10 minutes en 2017 à 12 minutes 40 en 2024
100 casernes
pour 1 889 300 habitants dans 266 communes
6 490
sapeurs-pompiers (dont 20 % de professionnels) et
350 personnels, administratifs et spécialisés
1 appel d’urgence/minute
1 intervention toutes les 4 minutes
269 prises en charge de victimes par jour
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