faits divers
Pompier du Rhône © Tim Douet

Incendie : comment intervenir à Lyon sur les immeubles de grande hauteur ?

Que se passerait-il en cas d'incendie dans la basilique de Fourvière ou dans une des tours de la ville ? L'incendie de Notre-Dame de Paris hier a posé la question des capacités d'intervention des soldats du feu sur les immeubles de grande hauteur. À Lyon, les sapeurs-pompiers expliquent les différents schémas d’intervention.

L'incendie de la Cathédrale de Notre-Dame de Paris qui a eu lieu ce lundi soir a posé la question de la capacité d'intervention des soldats du feu dans les bâtiments de grande hauteur. À Lyon, si les édifices religieux ne dépassent pas les 50m (44 m Saint-Jean, 48m Fourvière) plusieurs tours culminent à plus de 100 mètres (Oxygène 117m, Silex 2 130m, Part-Dieu 165m, Incity 202m). “Il y a une grosse différence entre intervenir dans une bâtisse de 800 ans et un bâtiment récent”, confie le lieutenant-colonel Xavier Eginard, chef du groupement communication du service départemental-métropolitain d’incendie et de secours du Rhône (SDMIS). “Aujourd'hui, tous les bâtiments de grande hauteur sont équipés d'ascenseurs pour les sapeurs pompiers et de compartimentages entre étages pour éviter la propagation de l’incendie d'un étage à l'autre. À Lyon comme ailleurs, ces bâtiments de grande hauteur sont conçus pour ne pas avoir à intervenir par l’extérieur”, précise-t-il.

Du matériel adapté

Pour le reste des immeubles d'habitation, le matériel des sapeurs pompiers a été adapté aux architectures des villes. “Les bâtiments haussmanniens, qui sont le cœur de Paris et Lyon, ne comportent que 6 étages, plus une chambre de bonne. Du côté des pompiers, on a dimensionné nos moyens hydrauliques et aériens à ces hauteurs de R+7”, conclut le lieutenant-colonel Xavier Eginard. Ainsi, à Lyon la grande échelle culmine à 30 mètres de haut.

Concernant les interventions dans les bâtiments anciens comme les cathédrales, un autre sapeur-pompier du Rhône explique la complexité de la manœuvre. “Déjà utiliser un canadair paraît irréaliste en raison de la masse d'eau qui tombe. Elle serait extrêmement destructrice et pourrait endommager la structure de l'édifice”, débute-t-il. “Il faut aussi dire que l'eau fait des dégâts. Il est donc possible que les pompiers fassent le choix de circonscrire le feu sans l'attaquer avec les lances tout de suite et de protéger des parties vitales, comme les beffrois où se trouvent les cloches, pour ne pas endommager les œuvres avec l'eau et laisser le temps d'allers les récupérer à l'intérieur”, ajoute le soldat du feu.

Sauvegarder les biens de Notre-Dame

Une technique visiblement utilisée à Paris ce lundi comme l’a confié le lieutenant-colonel Gabriel Plus à l’AFP : “La plupart du temps, les pompiers de Paris s’engagent pour préserver les personnes, là, il s’agissait vraiment de sauvegarder des biens, de préserver ce qui pouvait l’être encore, donc de faire des choix. De se dire que la partie de la toiture prise par le feu n’était pas sauvable et de prendre le parti de mettre tous nos moyens pour protéger les deux beffrois, de mettre tous les moyens et les hommes qui étaient engagés à l’intérieur pour sauver les œuvres”. Hier à Paris, les centaines de pompiers qui intervenaient ont réussi à préserver l’édifice de la destruction. Le feu est désormais totalement éteint.

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