Bébé Maternité
Le Remera permet de recenser et mettre en lien les malformations chez les bébés à la naissance. © Fred Dufour/AFP

"Bébés sans bras", la machine sanitaire se met en branle

Il aura fallu du temps pour les autorités sanitaires françaises mesurent l'importance de l'affaire des bébés nés sans bras dans l'Ain, dans le Morbihan et en Loire-Atlantique, mais une task-force vient d'être mise sur pied.

"On ne peut pas se satisfaire de dire qu'on n'a pas trouvé de causes, c'est insupportable !" déclarait, le 21 octobre dernier, la ministre de la santé Agnès Buzyn dans l'émission "Le Grand Jury" sur RTL.  Dans la foulée, avec François Rugy, ministre de la transition écologique et solidaire, la ministre de la santé lançait une nouvelle enquête pour faire taire la polémique, suite au rapport rendu par Santé Publique France, l'agence de veille sanitaire du pays, quelques jours avant. En l'espèce, l'agence ne mettait pas en évidence un excès de cas par rapport à la moyenne nationale et l'absence d’hypothèse d’une éventuelle cause commune ne permettait pas d’orienter des investigations complémentaires.

Lire ici : Malformations dans l’Ain : circulez, y a rien à voir selon les autorités.

Main dans la main, les deux ministres lançaient donc une enquête complémentaire, avec le "regard croisé" de l'Anses (agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation).

"Globalement positif" selon le Remera

Le premier point d'étape vient d'être rendu. Un comité d’experts scientifiques (CES) a été constitué, sous la présidence d’Alexandra Benachi, professeur de gynécologie-obstétrique à la faculté de médecine Paris Sud et présidente de la Fédération française des centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal. Les autres membres, encore inconnus, devraient être nommés prochainement.

Un comité d’orientation et de suivi (COS) a également été constitué afin d’assurer un espace de dialogue, d’échange et d’information avec l’ensemble des parties prenantes concernées par ces cas d’ATMS, sorte de plateforme d'échange entre les scientifiques et la société civile. Il sera par Daniel Benamouzig, sociologue au Centre de sociologie des organisations (CNRS – Sciences Po). La première réunion aura lieu le 21 février, avec le Remera (registre des malformations en Rhône-Alpes) qui a lancé l'alerte du scandale des "bébés sans bras".

Lire  : Enfants et veaux malformés dans l’Ain : “vers un scandale sanitaire”.

Emmanuelle Amar, sa directice que nous avons appelée pour avoir son sentiment sur ce premier point d'étape, a salué le travail fait. "C'est globalement positif pour les investigations à venir. Apparemment, l'Anses a commencé à travailler sur les animaux, ce qui nous conforte dans ce qu'on avait dit".

Lire : Y a-t-il vraiment eu des veaux malformés nés dans l'Ain ?

La directrice du Remera souligne un seul "bémol" : "que les recherches et investigations sur les cas d'agénésies transverses des membres supérieurs, s'appuient sur les données PMSI (programme de médicalisation des systèmes d'information, NdlR) est une mauvaise nouvelle, l'utilisation de ce programme ayant montré son inexploitabilité par le passé".

La machine sanitaire française en ordre de marche. Les résultats de ces travaux sont attendus pour le 30 juin 2019.

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