À quoi ressemblerait le futur métro E de Lyon ?

Faudra-t-il l’appeler “métro Gérard Collomb” si un jour il se fait ? Ce vendredi 9 février, la métropole de Lyon, la ville et le Sytral ont présenté les résultats de l’étude de faisabilité de la ligne de métro E.

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Un métro E est-il possible ? Gérard Collomb avait promis une ligne allant vers le 5e arrondissement et jusqu’à Gare-d'Alaï lors des municipales de 2014. Cette proposition de campagne n’était pas un habile calcul, Gérard Collomb habitant dans le 5e. Ce même arrondissement de Lyon était alors au cœur des enjeux de la campagne de 2014. Le candidat de droite, Michel Havard, espérait bien remporter le fief PS avant de pouvoir accéder à la mairie centrale. Au final, c’est le poulain de Gérard Collomb, Thomas Rudigoz, qui s’était distingué. La suite, on la connaît, Gérard Collomb avait conservé sa ville.

Prolongeant la promesse faite en 2017, une étude de faisabilité d’une ligne de métro E a donc été lancée, dont les résultats ont été dévoilés ce vendredi 9 février. L’objectif de cette ligne est d’améliorer la desserte de l’Ouest lyonnais par un mode lourd, avec la création d’un pôle d’échange multimodal, s’appuyant sur la gare d’Alaï et le futur Anneau des Sciences. Autre enjeu technique : les 120 mètres de dénivelé entre la Presqu’île et le plateau. Pour Fouziya Bouzerda, la présidente du Sytral, "c’est une étude importante sur un secteur assez peu structuré en transports lourds et des réseaux de voirie très peu adaptés aux réseaux bus". David Kimelfeld, le président de la métropole, complète : "La volonté politique prend forme, elle s’inscrit dans quelque chose de concret. Ce projet-là s’inscrit à l’arrivée sur un terminus d’un pôle multimodal, celui d’Alaï. Dès demain, il faut engager un travail sur ce qui se passe autour de cette ligne. Un travail fin et fort, notamment avec la région pour rabattre des gens qui n’habitent pas dans la métropole mais qui utilisent le tram-train."

12 scénarios étudiés

Douze scénarios ont été étudiés, tous se terminant à Alaï. Côté raccordement aux réseaux existants, certains scénarios partaient de la ligne D, de Vieux-Lyon ou de Gorge-de-Loup, ou commençaient depuis la ligne A, à Perrache, Bellecour ou Hôtel-de-Ville. Au-delà de l’hypothèse métro, un prolongement du tram T2 depuis Perrache a également été étudié. Au final, plusieurs critères sont entrés en compte, comme l’attractivité, la cohérence avec le développement urbain, ou encore les risques coûts et délais, la ligne devant être fonctionnelle autour de 2030. Au final, deux scénarios se sont distingués.

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Un départ de Bellecour, desservant Saint-Irénée, Point-du-jour, puis Porte-d’Alaï. Un arrêt intermédiaire avant le terminus sera étudié.

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La profondeur des stations est de 20/25 m, comme la ligne D actuelle et cette ligne offre une bonne attractivité, selon le Sytral.

hôtel de ville ()

Autre scénario retenu, un départ du métro E d’Hôtel-de-Ville, avec une station à Saint-Paul, soit Trion ou Saint-Irénée, Point du jour, une station intermédiaire à définir, puis Alaï.

métro E hôtel de ville ()

Sur cette ligne, la contrainte technique est plus forte, "à cause du manque d’espace, notamment à Hôtel-de-Ville et Saint-Paul".

Pour Fouziya Bouzerda, le Sytral présentera deux délibérations : "Une sur la poursuite des études et une sur la saisine de la Commission nationale du débat public pour savoir si le mode de concertation est pertinent." Même si aucun coût précis n’a été donné, Fouziya Bouzerda a apporté une estimation : "Nous sommes à 150 millions d’euros le kilomètre en moyenne pour un métro. Pour cette ligne, elle fera entre 6 et 7 kilomètres, soit un coût autour du milliard d’euros." Pour l’élue, "nous sommes à mi-chemin des études". Rien n’est donc fait, mai selon la présidente du Sytral, "on n’a jamais jeté aux orties des études avancées". Le projet devra être inscrit dans le prochain plan de mandat, après les municipales de 2020. Le métro E aura l’avantage d’être une promesse utilisable lors de deux élections. Reste à voir qui la portera dans deux ans, de Gérard Collomb ou de David Kimelfeld. Mais ceci est une autre étude de faisabilité, dont le plus grand décideur reste l’actuel ministre de l’Intérieur.

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