Parfois perçu comme un pari morbide ou une niche pour investisseurs, le viager attire de nouveau à Lyon. Entre pression foncière, baisse du pouvoir d’achat des retraités et vieillissement de la population, ce mode de vente atypique et ancien répond pourtant à de nombreux besoins tant du côté des vendeurs que des acquéreurs. Comment ça marche ? Qui y gagne vraiment ? Décryptage d’un marché discret avec un fort potentiel.
Dans Le Viager, comédie culte de Pierre Tchernia sortie en 1972, Michel Serrault incarnait un vendeur presque immortel, au grand désespoir de son acquéreur, qui plus est médecin, joué par Michel Galabru qui finit ruiné à force d’attendre sa mort. Cinquante ans plus tard, le viager conserve cette image d’investissement à haut risque… et à forte connotation (im)morale. Pourtant, dans un contexte économique contraint pour les personnes âgées, le viager peut aussi offrir des solutions afin de garantir un confort pour ses vieux jours, tout en permettant à un investisseur de trouver des affaires intéressantes. Concrètement entre la hausse des prix de l’immobilier lyonnais, +32 % d’augmentation en 10 ans, la stagnation des retraites et le vieillissement de la population, le viager à Lyon apparaît comme un bon compromis entre la promesse de faire une plus-value pour un acheteur, et le désir de finir sa vie dignement pour un vendeur. Démographiquement, les projections sont formelles : le nombre de personnes de plus de 60 ans pourrait bondir de 38 % dans la métropole lyonnaise d’ici 2040 – et carrément doubler à l’échelle du département du Rhône (Insee) – alors qu’elles représentent déjà 20 % de la population de la métropole. De quoi donner une idée du potentiel du marché lyonnais.
Une donnée qui se retrouve dans les chiffres du viager, avec un fort déséquilibre en faveur de la demande tant les offres des vendeurs sont nombreuses. Ce dispositif, bien que marginal (1 % des transactions), n’est pourtant pas dénué d’avantages notamment pour l’acquéreur. “Quand on a un bien propre et bien placé, il peut se vendre en quinze jours”, affirme d’ailleurs Jean-Philippe Guinet, expert viager dans son agence Rochat Viagers (Lyon 2e). Sans surprise, le viager lyonnais reste majoritairement centré sur les appartements (80 % des transactions), même si quelques maisons en périphérie s’y prêtent également selon les acteurs de la place lyonnaise.
Viager libre ou viager occupé ?
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