Philippe Layat interpellation
© Jérémy Jeantet

Exclusif : L’agriculteur anti-Grand Stade interpellé

Philippe Layat, exproprié pour réaliser les travaux d’accès au Grand Stade, a été interpellé ce mardi après-midi après une altercation avec un des ouvriers mandatés par le Grand Lyon.

Interpellation de l’agriculteur Philippe Layat, le 2 septembre 2014 © Jérémy Jeantet

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L’agriculteur a été interpellé sous nos yeux ce mardi peu après 15 heures et emmené au commissariat de police de Meyzieu après une altercation survenue ce matin avec l’un des ouvriers du Grand Lyon. Rien qui ne justifie une interpellation pour ses voisins ou amis présents sur place au moment des faits. Une plainte a pourtant été déposée contre l’agriculteur.

Un peu avant son interpellation, Philippe Layat confiait son sentiment d’être provoqué. "Quand ils viennent chez moi avec 15 policiers, dont certains avec des flashballs ou des boucliers, c’est pour me faire craquer et que je fasse une connerie. Comme ça je ne leur poserai plus de problème".

Philippe Layat © Jérémy Jeantet

Philippe Layat © Jérémy Jeantet
Philippe Layat, agriculteur à Décines.

Pour réaliser les voies d’accès au Grand Stade, ces ouvriers, accompagnés par les forces de police, se sont présentés devant l’accès aux terrains de Philippe Layat à Décines ce lundi matin, pour forcer l’entrée. Son portail a été dessoudé à la disqueuse avant d’être broyé.

Les DUP annulées en mai dernier

Le Grand Lyon avait obtenu l’expropriation de 9 hectares sur les terres de M. Layat, avant que la cour administrative d’appel n’annule cette décision. Pour Etienne Tête, l’avocat de l’agriculteur, aller outre cette décision constitue "un scandale jamais vu auparavant. Ils ont saisi le Conseil d’Etat, mais ce n’est en aucun cas suspensif de la décision de la cour administrative d’appel prononcée en mai. L’administration utilise la police pour ne pas faire appliquer la loi".

"400 ans que ma famille occupe ces terres"

Le Grand Lyon se défend en argumentant que l’annulation de la DUP ne remet pas en cause l’existence de l’ordonnance d’expropriation. La communauté urbaine se considère donc toujours propriétaire du terrain.

Chez l’agriculteur et son avocat, on redoute principalement le fait que les travaux, une fois démarrés, ne puissent plus être arrêtés. "Une fois qu’ils auront commencé à construire les routes, aucune décision de justice ne va ordonner de les déconstruire" peste Etienne Tête, contacté par Lyon Capitale ce mardi.

Bien entendu, ce "passage en force", comme il le qualifie lui-même, passe mal du côté de Philippe Layat. "Cela fait 400 ans que ma famille possède ces terres. Le portail qu’ils ont détruit, c’est mon père qui l’avait fait construire. Ça fait mal tout ça".

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