Aulas : "j’ai dû vieillir de vingt ans au cours des six derniers mois"

En guise de bilan, l'emblématique président de l’OL fait le point sur la première partie de saison de son club. Un brin paranoïaque, il fustige les médias avec une maligne ironie. Et ça vaut le détour.

Vous avez l’air d’être en forme président…

Oui, c’est le fait de venir vous voir. Je prends vraiment du plaisir à chaque fois même si parfois, les circonstances sont plus difficiles à dialoguer avec la presse. C’est d’autant plus facile qu’on peut le faire avec tout le recul et l’objectivité nécessaire. On est à la fin d’une première partie de championnat qui a été très difficile pour nous. On a lu tellement de choses sur nous que le fait de se retrouver ici, proche de la tête du championnat confère un caractère sympathique. Le plaisir est immense. Si vous ne m’aviez pas appelé, partir en vacances sans vous avoir revu m’aurait plongé dans un intense désespoir. Compte tenu de tout ce que vous nous avez fait subir (les médias, NDLR) depuis six mois, on méritait de se retrouver à la première place. J’avais rêvé de venir vous voir en leader. En espérant que ça soit moins dur par la suite. Car si je devais faire une deuxième partie de championnat comme la première, je crois que vous n’auriez pas le plaisir de m’avoir très longtemps devant vous dans les années qui viennent. J’ai dû vieillir de vingt ans au cours des six derniers mois.

Est-ce que vous pensiez qu’un redressement aussi rapide serait possible ?

Ecoutez, je l’ai espéré. Je ne pensais pas que la qualité du jeu et surtout la confiance reviendraient aussi vite. Mais Bernard Lacombe et Claude Puel m’ont toujours soutenu. Vous m’avez poussé au début à ne pas conserver Claude Puel. Et puis, lorsqu’on a commencé à réfléchir aux modalités pour faire évoluer les choses, vous avez dit, il ne va quand même pas se séparer de son entraineur parce qu’il ne l’a jamais fait. La bonne décision était de garder le groupe, car il est formidable. La qualité des joueurs est incroyable, ils ont confiance en leur coach. On a aussi une profondeur de banc qui n’existe pas dans les autres clubs français. Avec une certaine sérénité retrouvée, on peut tout espérer pour la suite. Les bons choix ont été faits et vous allez évidemment les saluer.

Vous ironisez beaucoup avec les médias mais les mauvais résultats du début de saison, personne ne les a inventés ?

Vous avez raison. Mais comme vous, vous avez ironisé avec nos mauvais résultats, moi j’ironise avec vos mauvaises prédictions. Aujourd’hui, nous sommes en haut du classement. Mais c’est aussi grâce à vous, parce que vous avez attiré l’attention sur des choses qui devaient être prises en compte. Ce qui nous a dérangés, c’est que parfois on a dit des choses qui n’existaient pas. Dans l’essentiel, on est quand même d’accord. Mais si j’ironise en vous lançant un certain nombre de flatteries, c’est que je considère que vous faites plutôt bien votre travail. Et que moi j’ai plutôt bien fait le mien aussi. C’est aussi la raison pour laquelle on s’entend très bien (rires).

Quel a été, pour vous, le déclic ?

Le soir du match du derby contre Saint-Etienne (défaite 1-0). J’ai eu le cran d’aller dialoguer avec les supporters et ainsi d’éviter la cassure. Et ainsi d’être dans une situation rédhibitoire par la suite qui m’aurait amené à procéder à ce que je n’avais pas envie de faire, c'est-à-dire de changer d’entraîneur. C’est aussi la réflexion de tous mes administrateurs, en particulier de Jérôme Seydoux, qui ont été très proches du management. Tous ces réflexes positifs de la famille OL nous ont permis de nous resserrer. Et puis n’oublions pas la qualité de notre effectif, une équipe capable de battre n’importe qui lorsqu’elle aura assimilé un certain nombre de choses.

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