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© Tim Douet

Vénissieux : un rapport qui épingle l'absentéisme des agents

Dans un rapport rendu public mardi, la chambre régionale des comptes salue l'endettement faible et la gestion maîtrisée de la Ville. Mais pointe des dépenses de personnels importantes. La maire "assume" sa politique.

Dans ses grandes lignes, la situation financière de la Ville de Vénissieux "apparaît équilibrée", note la chambre régionale des comptes, dans un rapport présenté mardi. Les magistrats observent que produits et charges évoluent "de façon parallèle" entre 2004 et 2011, à un rythme de 2,5 % par an, soit un rythme supérieur à l'inflation. Le résultat net est ainsi équivalent en 2011 à celui de 2005. Le document souligne le faible endettement de la ville, avec un encours de 987 euros par habitant, contre 1 213 pour les communes de taille comparable. Le remboursement d'emprunt est aussi plus faible : 77 euros par habitant contre 107 euros en moyenne. Parmi les emprunts contractés, un seul est de nature structurée, d'un encours de 2,3 millions d'euros.

Pour autant, le rapport pointe des faiblesses, notamment les dépenses de personnels (44 millions d'euros), qui représentent 60 % des dépenses de fonctionnement quand la moyenne des villes françaises équivalentes varie de 55 à 59 %. "C'est un choix politique assumé et revendiqué de ne pas externaliser les services publics, comme la petite enfance ou l'aide aux personnes âgées", se défend la maire (PCF) de Vénissieux, Michèle Picard, que nous avons contactée.

“L'équivalent temps plein de près de 25 agents”

Pourtant, ce ne sont pas seulement les effectifs qui sont en cause mais, de façon générale, la gestion des ressources humaines. Ainsi, la durée annuelle de travail effectif est à Vénissieux de 54 heures inférieures à celle légale en France (1 607 heures par an). "Des cas particuliers dérogent à ce régime favorable, l'écart maximum atteignant 189 heures", soulignent les magistrats. Il s'agit des 26 agents de la police municipale. Ce total d'heures perdues correspond "à l'équivalent temps plein de près de 25 agents". Mais, là encore, la maire assume : "Ce sont des avantages négociés, qui correspondent à des conditions spécifiques, comme les horaires décalés", dit-elle.

La chambre pointe aussi l'absentéisme, passé de 15,2 % en 2005 à 17,2 % en 2010. Ce taux "représente près du double de la moyenne nationale, le taux moyen pour les collectivités employant plus de 350 agents étant, pour 2011, de l'ordre de 10 %", précise le document. Ce sont au total 52 127 jours de travail ainsi chômés, soit un coût pour la collectivité de 3,9 millions d'euros. Parmi eux, 1,9 million imputable aux maladies ordinaires. Préoccupant : les accidents de service ont doublé durant la période. Le rapport concède toutefois qu'a été prise une "batterie de mesures (…) notamment une modulation du régime indemnitaire" qui baisse pour les plus absents. Un plan annuel de prévention des risques professionnels a aussi été adopté.

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