Les petits agacements des candidats UMP

L’UMP du Rhône présentait ses candidats à la presse vendredi. Entre questions qui fâchent et réponses agacées, une conférence de presse irritante avec des airs de mauvaise humeur.

Les 14 candidats UMP dans le Rhône en piste pour les législatives de juin auraient voulu choisir les questions. Ils avaient convié la presse vendredi pour lancer leur campagne. Et ils se sont montrés un poil susceptibles, voire carrément irrités par les questions des journalistes. La preuve par l'exemple. Ne craignent-ils pas les effets des candidatures de "Lyon divers droite", le mouvement emmené par le maire du 2e arrondissement, Denis Broliquier. "Broliquier, ça ne m’intéresse pas" fulmine le député-maire de Caluire, Philippe Cochet. Plus mesuré, Michel Havard, député de la1ère circonscription, rappelle l’enjeu de l’élection à venir : "Quel est l’enjeu ? Il s’agit de décider d’une majorité à l’Assemblée nationale pour la politique à mener pour les cinq prochaines années. Les candidatures d’opportunisme local ou financier n’auront pas de place dans la réflexion des Français".

Une question fuse sur la possibilité de voir l’ex-secrétaire d’État à la santé, Nora Berra, présenter sa candidature dans la 4e circonscription, là même où est investie la candidate UMP, Dominique Nachury. Nul ne se presse pour répondre. "Nora Berra n’a aucun intérêt de ne pas soutenir le candidat investi" balaye Michel Forissier, le secrétaire départemental de l’UMP. Y a-t-il un risque de voir des triangulaires avec le Front national dans le Rhône ? "Ça n’est pas le sujet. Il n’y aura aucune triangulaire dans le département du Rhône (...) c'est de la politique fiction" répond Philippe Cochet. Bref, les questions des journalistes ont au mieux ennuyé les candidats, au pire elles ont agacé. Ambiance garantie.

Soviétique

Un seul argument retient l’attention de l’UMP : le risque d’installation d’un "système soviétique", selon les mots de Forissier, en cas de victoire de la gauche en juin. Après les régions, les départements, les grandes villes de France, le Sénat et la présidence de la République, la gauche pourrait concentrer tous les pouvoirs. Du coup, pour l’UMP, il est urgent de mobiliser sur la règle d’or budgétaire, sur la catastrophe d’un retour de l’âge de la retraite à 60 ans. "Il faut savoir ce que l’on veut : Berlin ou Athènes ?" explique M. Cochet qui ajoute à la liste des mobilisations de son camp le droit de vote des étrangers que "les électeurs ne veulent pas". On suggère que, peut-être, cette série de défaite électorale - locale et nationale - est l'indice d'un échec répété du Mouvement Populaire. Philippe Cochet n'en a cure.

Antisarkozysme

Proposition du candidat Hollande, l’élection de ce dernier à l’Elysée ne signifie-t-elle pas justement que le droit de vote des étrangers a été en quelque sorte validée par les électeurs ? "L’élection de Hollande ne s'est pas faite sur un vote de conviction. L’histoire n’est pas écrite à l’avance", rétorque Yann Compan, candidat dans la 7e circonscription. "Cette campagne a été faite sur l’antisarkozysme. Qu’est-ce qu’ils vont bien pouvoir raconter maintenant ? Il n’est plus là !" s’agace le représentant de la droite populaire dans le Rhône, Philippe Meunier. L’antisarkosysme, c’est également celui (supposé) des médias. Et celui-là, il s’est invité dans le débat. C’est alors au tour d’un journaliste (de France 3) de s’agacer : "Vous avez pas bientôt fini avec l’antisarkozysme des médias ! Ça commence à m’agacer sérieusement d’entendre cet argument ! On a été contraints de respecter des règles drastiques de la part du CSA avec des temps de parole à la seconde près ! Assumez de perdre les élections un peu !" A chacun ses susceptibilités et son irritabilité.

Go home

De ce point de vue, Georges Fenech, candidat dans la 11e, était de la même humeur que cette drôle de conférence de presse. Irrité. Lui c’est par Michel Mercier. Il se lève et fait une déclaration. Après s’être inquiété "en tant que magistrat, de la suppression des peines planchers et de la rétention de sûreté" par François Hollande, il enjoint l’ancien ministre de la Justice de retourner labourer ses terres de Thizy. La formule a été préparée : "Michel Mercier, go home, rentre à Thizy. Qu’il arrête de jouer avec la marionnette fantomatique qu’est Raymond Durand (le député Nouveau Centre sortant, Ndlr.) (…) Je suis agacé par son attitude politique irresponsable". L’agacement de Fenech était spontané, lui. Il n’a pas attendu la question des journalistes pour se manifester.

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