Hollande : pour les grands investissements, contre le grand emprunt

De passage lundi à Lyon, l'ancien premier secrétaire du PS estime possible de financer le plan gouvernemental en levant les avantages fiscaux votés depuis 2002. Selon lui, "le choix n'est pas entre investir ou ne pas investir mais entre le faire payer aux générations futures ou aux plus favorisés".

Il était sans doute dans le train quand Nicolas Sarkozy a fait ses annonces sur le grand emprunt. Mais ça n'a pas empêché François Hollande de réagir, dès son arrivée à la Part-Dieu. Si l'ancien premier secrétaire n'en conteste pas le bien fondé, il s'inquiète de leurs conséquences sur les finances publiques, "alors que le déficit public va s'établir à 140 milliards d'euros en 2009 et à 110 milliards d'euros en 2010".

"L'ajustement à un moment devra se faire. Les Etats ne tombent pas en faillite. Ils ont un moyen de s'en sortir : l'impôt. Le grand emprunt d'aujourd'hui, ce sont les grands impôts de demain", a conclu le député de Corèze. Selon François Hollande, ces priorités pourraient financées autrement : en levant les 30 à 35 milliards d'euros d'avantages fiscaux décidés depuis 2002 - le député Pierre-Alain Muet chiffrera par la suite ces allégements à 40 milliards d'euros. "Le choix n'est pas entre investir ou ne pas investir mais entre le faire payer aux générations futures ou le faire payer aux plus favorisés", martèle Hollande.

Pas d'alliance avec le NPA, pas d'accord national avec Europe Ecologie

Ce point d'actualité traité, il s'est ensuite attardé sur les régionales de mars prochain. Interrogé sur les alliances que devra sceller le PS, François Hollande estime qu'il "n'est pas possible d'y aller avec ceux qui ne veulent pas gouverner avec nous", visant le NPA d'Olivier Besancenot. L'ancien secrétaire note que cette formation "n'est pas capable de se mettre d'accord avec le parti de Jean-Luc Mélenchon et le PCF au motif qu'ils seraient susceptibles de gouverner avec nous les régions". "Après les élections européennes qui ont affaibli le camp de l'alternance, impossible sans un PS fort", il appelle les électeurs à imposer dès le premier tour "un rapport de force" face aux différents partis de gauche". "La droite est unie dans un seul parti et avec un seul chef. En face, il y a une opposition plurielle, du MoDem au NPA. Or qui peut incarner l'espérance si ce n'est le PS ?", s'interroge le député de Corèze.

"Rien n'est impossible"

On comprend bien son intérêt à invoquer le vote utile : selon lui, quels que soient les cas de figure au soir du premier tour, il souhaite que la liste arrivée en tête à gauche impose un rassemblement derrière elle, selon un schéma régional. Pas d'accord national donc : si dans toutes les régions le PS devançait de peu Europe Ecologie, aucun écologiste ne serait président. Inversement si un président socialiste sortant venait à être devancé par Europe Ecologie, c'est au leader de ce parti qu'il reviendrait la charge de diriger l'exécutif. Questionné sur l'ambition affichée par Martine Aubry de gagner la totalité des régions, Hollande estime que "rien n'est impossible", allusion au slogan président de Sarkozy "tout est possible".

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