Faut-il en finir avec le PS ? Richard Llung répond (3/5)

Que nenni ! Les querelles intestines ont redoublé. Fiasco des européennes, guerre de phrases assassines, des cadres qui se prennent pour des incendiaires, la vie du PS est un peu devenue un soap opéra. A Lyon, nous n'échappons pas à la règle. Gérard Collomb, le sénateur-maire de Lyon, n'a pas manqué une occasion en 2009 pour rajouter de l'huile sur le feu. Il a contesté l'ordre des listes pour les européennes avant d'avouer qu'il voterait PS "avec difficulté". A quelques semaines de l'université du PS à La Rochelle, l'avenir du parti socialiste paraît bien compromis. Toute la semaine, un élu socialiste répond à la question : faut-il en finir avec le PS ?

Ce jeudi : Richard Llung, adjoint à Villeurbanne et membre du bureau fédéral du Rhône du PS. Pendant la campagne des présidentielles de 2007, il faisait partie des équipes de Ségolène Royal dont il est proche.
"Il faudrait changer le fond et la forme du PS aujourd'hui. Tout le monde a conscience de ce qui ne va pas mais personne n'arrive à le faire changer. La structure n'est plus capable de se régénérer. Et comme le disait Mitterrand, un parti se change tous les 20 ans. Mais la famille est toujours là. On ne peut la jeter comme un Kleenex. Il faut être patient et contribué au changement. D'autant plus que localement, notre image est bonne. Le PS est entendu et est convaincant. Mais, au niveau national, notre problème, c'est l'absence d'idées sur un certain nombres de sujets de société. Ou alors 50 socialistes ont 50 avis. Le PS a collectivement vieilli et les questions l'ennuie. Nous sommes paresseux de la pensée. Et les guerres de personnes, finalement, c'est la seule chose qui reste visible. Si nous n'avons rien à dire, je pense qu'il est inutile de penser à 2012. Il faut une tactique pour la présidentielle mais il faut surtout une ligne de pensée. Sur les retraites, je ne connais pas l'avis du PS. Le parti a démissionné de son rôle ou ne peut plus le tenir. Nous n'arrivons pas à sortir des querelles de personnes. Il faudrait qu'un leader s'impose. Martine Aubry n'est pas la plus moderne et la plus adaptée au temps présent. Chacun essaie de se tirer vers le haut mais je ne vois pas en quoi cela aide le PS. Il faudrait plutôt réfléchir sur des idées et un nouveau mode de fonctionnement au sein du parti. Le PS est adapté aux années 70, pas à la situation d'aujourd'hui. Notre système de pensée est archaïque. Il en correspond à aucune réalité sauf celle des rivalités de personnes".

Propos recueillis par Paul Terra

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