Étienne Blanc © Antoine Merlet

Élections à Lyon : qui est Étienne Blanc ? (LR)

Le candidat des Républicains mène une campagne à son image : sérieuse. Il veille à ne pas égratigner Gérard Collomb autant pour ne pas effaroucher un électorat de droite qui a pu être infidèle que pour ne pas insulter l’avenir.

Longtemps, la confiance affichée par Étienne Blanc empruntait à la méthode Coué. Mi-février, crédité de 15 % d’intentions, Étienne blanc annonçait qu’une vague de fond allait se lever pour le hisser à l’hôtel de ville. Les derniers sondages valident son intuition. À l’entame de la dernière ligne, il s’apprêterait à doubler Yann Cucherat, le candidat LREM à la peine malgré le parrainage appuyé de Gérard Collomb. Ou à cause.

Étienne Blanc avait longtemps imaginé se servir des divisions du camp En Marche comme d’un marchepied. Il a rapidement fait une croix dessus, comprenant que la brouille Collomb-Kimelfeld saturait l’espace médiatique. Il a alors fait le choix d’une campagne de terrain. “J’ai participé à plus de 300 réunions d’appartement”, souligne-t-il, rappelant aussi qu’il a construit son programme avec les Lyonnais. Étienne Blanc escompte que ce travail souterrain sera payant dans les derniers jours de la campagne quand ses adversaires resteront engoncés dans leurs querelles intestines.

Grand argentier de Wauquiez

À son déficit de notoriété, le nouveau venu à Lyon (il était maire de Divonne-les-Bains jusqu’à l’automne 2018) oppose son sérieux. Il mène une campagne méthodique. Il a été le premier à présenter ses listes puis son programme. Il a construit une plateforme de propositions hybride. Il a poussé les murs de sa famille politique pour faire de l’écologie sa priorité, mais il ménage certains fondamentaux de la droite. Sur la sécurité, il veut doubler les policiers municipaux et rapprocher leurs missions de celles de la police nationale.

Étienne Blanc met aussi en avant son image de bon gestionnaire en soulignant les 300 millions d’euros d’économies réalisées à la région où il est le grand argentier de Laurent Wauquiez. Il a purgé les écuries d’Augias de la droite lyonnaise en lançant une nouvelle génération : “Nous avions pris l’engagement de renouveler nos listes, l’engagement est tenu.” Un peu trop peut-être aux yeux de certains cadres LR qui redoutent que l’inexpérience des candidats se retourne contre Étienne Blanc dans un scrutin municipal qui fait la part belle à l’incarnation et à la proximité.

Une alliance avec Gérard Collomb ?

Dans sa campagne, Étienne Blanc prend toujours soin de ne pas égratigner Gérard Collomb, en partant du principe que c’est l’une des clés pour faire revenir au bercail des électeurs de droite satisfaits des trois mandats du maire de Lyon. “Lyon est au bout d’un exercice, et ce n’est pas une critique, de politiques qui ont été décidées ces trente dernières années. Gérard Collomb n’a pas été un socialiste de rupture”, pointe le premier vice-président de la région. Saluer le choix de l’ancien ministre de poursuivre l’action de Michel Noir et de Raymond Barre est une manière déguisée pour Étienne Blanc de faire son autopromotion. Il l’affirme : il veut “tourner la page dans la tranquillité”. D’ailleurs, son projet phare, l’aménagement de la rive droite du Rhône, s’inscrit dans une forme de continuité. Si le climat vire à l’orage pour la droite lyonnaise, Étienne Blanc aura une issue de secours : s’allier à Gérard Collomb qui est demandeur. Dans l’opération, il pourrait récupérer la mairie de Lyon sur le tapis vert des billards à trois bandes.

[Article issu de notre hors-série spécial élections à retrouver ici]

Bio express : 

Étienne Blanc, 65 ans

• Né à Givors • Avocat

• Maire de Divonne-les-Bains de 1991 à 2019

• Député de l'Ain de 2002 à 2016

• 1er Vice-président au conseil régional depuis janvier 2016

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