Gérard Collomb 5
Émilie Tabone

Cumul des mandats : Collomb s'oppose encore à Aubry

Alors que le PS pourrait interdire aux parlementaires d'être aussi maires, adjoints ou vice-présidents, le sénateur de Lyon défend une position à contre-temps. L'occasion est trop belle pour s'attaquer à une réforme portée par la 1ere secrétaire du PS.

Sénateur, maire et président de la communauté urbaine, Gérard Collomb cumule les mandats. Il en est un pour lequel il s'investit de plus en plus : pourfendeur de Martine Aubry. Après avoir été le premier socialiste à être allé soutenir Georges Frêche pour les régionales alors que la 1ere secrétaire avait investi Hélène Mandroux, voici que le maire de Lyon s'en prend à l'une des mesures qu'Aubry souhaiterait imposer au PS cet été : la fin du cumul des mandats, justement. Il a en effet posté un billet ce mercredi sur son blog, titré (humour ?) "cumul des mandats, début d'un renouveau ?".

"Les barons devront s'incliner devant la noblesse de cour"

La chasse aux cumulards l'exaspère, eux qui sont "minoritaires par rapport à tous ceux qui croient pouvoir se partager leurs mandats, comme on croyait hier pouvoir se partager le temps de travail", attaque-t-il, égratignant avec mordant la dame des 35 heures. Il ne perd pas de vue sa cible : "il faut parler de tous les cumuls, cumul dans l'appareil du parti (...) les mêmes qui ont été présents dans les gouvernements Mitterrand puis Jospin sont à nouveau en piste pour être candidats au même poste". Les oreilles de Martine ont dû bien bourdonner. Ce combat contre le cumul est pour lui celui de "ceux qui, à l'extrême droite, à l'extrême gauche ou ailleurs, se présentent comme en rupture par rapport à l'establishment".

Le PS se fait-il hara-kiri ?

"Finis les barons, ils devront s'incliner devant la noblesse de cour ou les petits marquis", s'insurge le maire de Lyon. Et de citer en exemple la vie politique américaine où de nouvelles figures peuvent surgir, comme Clinton et Obama en leur temps.

Evoquant la notabilisation progressive des élus Verts, il affirme : "pour construire un mouvement politique durable, il faut des élus enracinés et que, d'élection en élection, ils sont en train de tisser un réseau actif à travers le pays. C'est le moment où le Parti socialiste annonce qu'il va, lui, se priver deux ans avant l'élection présidentielle et de manière unilatérale du réseau de ses élus".

Demontès et Touraine aussi menacés

Reconnaissons à Gérard Collomb un certain courage à défendre une position à contre-temps. Car son combat a des airs de réaction face à la fin des privilèges, pas vraiment populaires au sein des militants. En octobre 2009, un référendum interne au PS avait conduit à proscrire le cumul entre une fonction de parlementaire et celle de président ou même d'un exécutif local.

Une mesure plébiscitée par 71% des adhérents socialistes. Au final, sa mise en oeuvre sera précisée le 3 juillet prochain. Si le non cumul était entériné, Gérard Collomb, Jean-Louis Touraine, député et 1er adjoint lyonnais, et Christiane Demontès, maire de St-Fons et sénatrice, devraient renoncer à l'avenir à l'un de leurs mandats.

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