Quais du polar : on va les regretter

Percival Everett et Patricia Cornwell, programmés à Quais du polar, ne seront finalement pas de la party cette année. Ce n'est pas une raison pour ne pas les lire.

Percival Everett, pas Sydney Poitier

Dans un roman policier, il serait l’intrus, celui vers qui tous les regards en coin se tournent. Chose dont l’auteur noir américain, grand pourfendeur de la ségrégation, a semble-t-il longtemps eu l’habitude mais pour une autre raison : la couleur de sa peau. Mais que fais-tu là, Percival ? Eh bien, croyez-le ou non si vous êtes accro à Patricia Cornwell ou à Harlan Coben, Percival Everett est l’un des plus grands écrivains américains vivants. Pas écrivain “de polar”, non, écrivain toutes catégories. Ce d’autant plus que l’auteur de Glyphe et Pas Sidney Poitier (tous les deux aux éditions Actes Sud) évite soigneusement toute mise en examen de ses textes visant étiquetage. Le fait est que ceux-ci, aux frontières du polar, de la science-fiction, de la farce et de l’essai littéraire, attaquant de front ou de biais la société américaine d’aujourd’hui par tous les moyens possibles d’une langue absolument éblouissante, ne se laissent de toute façon pas approcher de la sorte. Alors, pourquoi Percival Everett ? Lui répondrait : parce que Pas Sidney Poitier.

Patricia Cornwell, enquêtes sur une table de dissection

Coup dur pour Quais du Polar, l’Américaine Patricia Cornwell a dû annuler sa venue pour des problèmes de santé. Dommage, parce que Patricia Cornwell n’est pas seulement une auteure passionnante dont les romans figurent régulièrement dans la liste des best-sellers de nombreux pays mais parce que c’est aussi une sacrée personnalité. Connue non seulement pour ses excès mais aussi pour avoir épousé une femme – dans l’État du Massachussetts, le mariage homosexuel est autorisé – après avoir divorcé d’un pasteur… Dans ses polars, elle met en scène une sorte d’alter-ego, Kay Scarpetta. Et elle se sert de son expérience passée comme informaticienne dans un institut médico-légal de Virginie. Les enquêtes qu’elle dépeint sont ainsi le fruit de longues et savantes dissections de victimes criminelles, qui finissent par mettre son héroïne sur la piste d’assassins aussi pervers que redoutables. Son dernier opus, Vent de glace (éd. Les Deux Terres), s’inscrit dans cette lignée. Il mêle la disparition d’une éminente paléontologue à l’étude d’un étrange cadavre retrouvé dans les eaux froides de Boston, traîné par une gigantesque tortue centenaire. C’est un tueur en série qui lance un nouveau défi à la brillante enquêtrice.

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