TCL : pourquoi les fraudeurs échappent aux sanctions

Avec la hausse prévue du prix des amendes pour les passagers fraudeurs, le Sytral continue sa lutte anti-fraude. Mais, face à cette augmentation tarifaire et organisationnelle, comment les fraudeurs vont-ils résister ?

Tout d'abord, un petit récapitulatif de ce qu'il en coûtera aux plus tricheurs d'entre nous. À partir de la rentrée, une fraude sera facturée entre 29,50€ et 81,50€, en fonction du moment où l'amende est réglée. Et avec une estimation de 5 500 à 11 000 voyageurs clandestins par jours, Kéolis, qui gère le réseau, toucherait une somme de 1,2 million d'euros en amende. Mais Philippe Demaie, secrétaire général du syndicat UGICT-CGT des TCL, le rappelle : "les contrôleurs ont uniquement un rôle contractuel". Autrement dit, ils n'ont aucune autre alternative que de prévenir les forces de l'ordre en cas de fraudeur récalcitrant qui refuse de décliner son nom ou de fournir une pièce d'identité.

Toujours selon Kéolis, la police met environ huit minutes à arriver sur les lieux. Largement le temps de prendre la poudre d'escampette. Du coup, de plus en plus de patrouilles de police ou de gendarmerie circulent avec les contrôleurs. En 2009, 633 opérations avec les forces de l'ordre ont eu lieu. Mais, la plupart du temps, une barrière dissuasive est formée par les quatre contrôleurs et elle suffit en général à prévenir toute fuite. Et au pire, "s'il y a un délit de la part d'un fraudeur, un comportement violent, alors les prérogatives changent", prévient Philippe Demaie. Un contrôleur peut donc très bien se défendre en cas d'attaque. Mais très peu d'usagers en viennent aux mains. En tout, 42 agressions d'agents ont été déclarées en 2009, et 10 pour le premier trimestre de 2010. La direction de la sécurité de Kéolis n'a pas souhaité faire de commentaires à ce sujet.

Repasse et accolade interdites

Les fraudes les plus fréquentes restent la non-validation des tickets dans le tram ou le passage de plusieurs personnes à la fois au portillon de sécurité, ce que l'on appelle le passage "en accolade". On reste donc sur des fraudes banales et connues. Mais c'est plutôt pour éviter un contrôle qu'il faut savoir ruser. Ainsi, on remarque l'utilisation, dans certaines bouches de métro, de l'ascenseur pour éviter les agents. Plus simplement, certains préfèrent descendre à la station suivante lorsque les agents sont trop visibles. Autre phénomène considéré comme frauduleux par Kéolis : l'entraide entre usagers. La "repasse" peut être verbalisée à hauteur de 46 euros. Autrement dit, une personne qui cède son ticket encore valable à une autre en sortant de la station est considérée en fraude. En revanche, il est tout à fait légal de laisser son ticket quelque part une fois sorti de la station, et tout aussi légal que quelqu'un le récupère. C'est donc le flagrant délit qui fera la différence. Mais les contrôleurs ont aussi comme mission de ramasser et de détruire tous les titres de transports valables qui traînent dans les bouches de métro. Enfin, comme ultime recours, un usager sans titre peut tout à fait tenter d'amadouer un contrôleur qui saura être réceptif à certaines excuses...

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