Lettre aux lecteurs de Lyon Capitale

Je m'en vais vers d'autres rêves, d'autres envies...

Depuis près de 15 ans, Lyon Capitale est un point de contact, un journal de débat, une ligne de rencontres. Il s'est noué entre la rédaction et ses lecteurs des liens d'amitiés et de confiance qui prouvent qu'un journal n'est pas seulement du papier froissé ou du papier à consommer. Au-delà de notre société marchande, nous avons su inventer autre chose que des rapports d'intérêts. Il est donc très émouvant pour moi de couper ce lien invisible qui nous unissait.

Ensemble, nous avons mené des combats, des enquêtes, nous avons défendu la parole des sans voix.

J'ai vécu grâce à ce journal de formidables élans, une mobilisation citoyenne qui dépassait souvent les espérances. Les éclats de rire, les coups de colère ... les larmes aussi, je vous les dois. Tout cela résonne délicieusement dans ma tête : exaltations, regards émouvants, d'imagination... Lyon Capitale m'a permis d'aller puiser des énergies merveilleuses... il m'a appris que l'indépendance ou la liberté sont des mots qui méritent que l'on se batte pour eux.

Merci d'être toujours restés des lecteurs attentifs et passionnés par l'aventure de ce journal qui restera pour moi... hors du commun.

C'est toute une vie professionnelle qui s'en va. Et en quittant cette rédaction, que j'ai vu naître, il y a forcément quelque chose qui meurt en moi. Je vais maintenant inscrire toute cette existence... dans mes souvenirs. Quand j'y pense, j'ai le vertige.

Quitter autant de bonheur peut paraître stupide, incompréhensible... Il y a pourtant un petit démon qui me pousse à chercher les limites, à découvrir de nouveaux espaces. J'ai envie de découvrir d'autres mondes, d'autres amitiés, d'autres projets. Je pars avec Philippe Chaslot, également fondateur du journal, pour une nouvelle vie. Nous nous emportons, l'un et l'autre, dans nos valises... avec le secret espoir de trouver l'eldorado du bonheur.

Nous vous quittons, mais nous ne vous laissons pas tomber. L'équipe reste en place, dirigée par Xavier Ellie : un homme de presse qui a toujours défendu l'indépendance et qui, sans cesse, a accompagné et initié de beaux projets pour notre journal. Lyon Capitale garde une rédaction extrêmement soudée, qui a des valeurs, un code d'honneur, et une "petite musique" éditoriale qui a permis à ce journal de surmonter tous les pièges : les chausse-trappes, les passages à vide et les périodes de doute. Aujourd'hui Lyon Capitale connaît un diffusion historique avec plus de 30 000 exemplaires par semaine, un site Internet en plein développement, une vitalité retrouvée et plus de 120 000 lecteurs. Il faut apprendre à partir quand tout va bien...

Nous nous envolons en migration vers d'autres sensations, mais vous allez nous manquer ! Comme nos copains de la rédaction qui nous ont donné tant d'affection. Ils ont été un émerveillement intellectuel, de la TNT sentimentale, une bombe de joie.

Nous vous confions Lyon Capitale, car ce petit trésor de la presse écrite a besoin de vous. C'est un bien fragile qui mérite votre attention.

Voilà, les dernières lignes approchent. Je n'ai pas envie de m'arrêter d'écrire. Les consonnes sont gorgées de larmes et les voyelles ont des accents d'épilogue. On cherche le mot de la fin, celui qui résumerait cette existence formidable. Plaisir peut-être... Amitié bien évidemment... Liberté certainement...
Sommes-nous sûrs de vouloir éteindre l'ordinateur ? Le bonheur est sans doute à ce prix...

Lyon Capitale for ever ...

Jean-Olivier Arfeuillère & Philippe Chaslot

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