La Drômoise Elisabeth Revol,première femme à gravir l'Everest sans oxygène

Sauvée de "l'enfer" du Nanga Parbat en janvier 2018, l'alpiniste originaire de Crest, dans la Drôme, est devenue, jeudi la première femme à avoir atteint sans bouteille d'oxygène  les 8 848 mètres du sommet de l'Everest, le plus haut point de la planète.

Jeudi 23 mai à 9h40, la Drômoise Elisabeth Revol est devenue la première femme à avoir atteint le plus haut sommet de l'Everest (8 848 m) sans assistance respiratoire (bouteilles d'oxygène). Selon Rishi Bhandari, directeur général de Satori Adventures, qui a communiqué l'information à l'Himalayan Times, l'alpiniste française Elisabeth Revol, 39 ans, accompagnée de Thuktang Sherpa et d'Anup Rai, a réussi à escalader la montagne ce matin. "Revol a atteint le sommet vers 9h40", a-t-il déclaré, ajoutant qu'elle tenterait de gravir le mont Lhotse (8 516m) ce vendredi matin.

Depuis la première ascension de l'Everest en 1953, 4 824 alpinistes ont atteint le sommet de l'Everest (chiffres arrêtés en mai 2017). Entre le 11 mai et le 22 mai 2018, 550 summiters ont atteint le toit du monde. Et au 22 mai 2019, ils étaient près de 250 à avoir foulé les plus hautes cimes du monde.

 

En janvier dernier, l'alpiniste drômoise avait fait parler d'elle sur le Nanga Parbat. Dimanche 28 janvier 2018, en perdition totale et en péril de mort sur le 9e plus haut sommet du monde, l'un des plus isolés géographiquement de la chaîne de l'Himalaya, l'alpiniste drômoise Elisabeth Revol a été sauvée in extremis par deux alpinistes polonais, appuyés par l'armée pakistanaise. Ces deux grimpeurs, parmi les meilleurs de la planète, s'étaient déroutés de leur ascension du K2, à deux cent kilomètres de là, pour venir la récupérer sur la "montagne tueuse". Un sauvetage sans précédent dans l'histoire de l'Himalaya, réalisé de nuit, à près de 6 300 mètres d'altitude, dans une pente de neige à 80°, sous des rafales de vent avoisinant les 100 km/h et par moins 45°C. Le duo d'alpinistes polonais, héliporté à hauteur du camp 1 (à 4 800 mètres d'altitude), avait avalé plus de 1 100 mètres de dénivelé à une vitesse éclair – en seulement huit heures, quand d'ordinaire on met deux jours d'efforts surhumains. Si cette prof de gym de Saoû de 37 ans s'en était sortie vivante, en revanche, son compagnon de cordée, le polonais Tomasz Mackiewicz, 43 ans, était resté là-haut, blotti dans une crevasse à l'abri du vent, attendant les secours qui n'ont jamais pu l'atteindre. Elisabeth Revol est la première femme à avoir atteint un 8 000 en hiver, sans oxygène. C’était sa quatrième tentative hivernale. À l’hôpital de Sallanches (Haute-Savoie), spécialisé en médecine de montagne, où elle a été soignée pour des gelures aux mains et aux pieds, et malgré les risques "que l'on accepte", l'himalayiste a confessé son envie de remonter à ces très hautes altitudes, "j'ai besoin de ça". "C'est tellement beau".

 

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