Carrefour payait moins que le SMIC !

L'opération ne s'étend apparemment pas aux salariés du groupe. Le Tribunal de police de Lyon vient en effet d'infliger une amende de 1,2 millions d'euros à Carrefour pour avoir rémunéré en dessous du Smic horaire 429 de ses employés des magasins d'Ecully et Givors. Les salariés ont ainsi vu leurs salaires amputés des temps de pause, soit de 5%. 'Sur la fiche de paie, il manque donc environ 63 euros par mois aux plus bas salaires' calcule Tribune de Lyon, qui en profite pour donner la parole à Saïd Hammache, secrétaire général CFDT commerces et services : "C'est une sacré satisfaction car le problème est récurrent depuis plusieurs années. Et pas que chez Carrefour : les grands groupes font tout pour que les salaires des employés soient les plus bas possible".

Cette condamnation record fait suite à deux procès-verbaux de l'inspection du Travail du Rhône. Apparemment, les deux magasins épinglés sont loin d'être des cas isolés. D'après Libération, 'plus d'une quarantaine de PV commelien ceux-ci ont été dressés sur l'ensemble de la France dans le secteur de la grande distribution, toutes enseignes confondues. En tête de gondole : Carrefour, mais aussi Auchan, Champion...' Mais toutes les infractions constatées par l'inspection du travail n'ont pas donné lieu à des condamnations, comme l'explique la direction du travail du Rhône à Libération : 'Tous ces procès-verbaux n'iront pas devant les tribunaux de police. Ainsi, à Lille, le Parquet a choisi de classer des PV de l'inspection du travail qui concernaient Auchan. Néanmoins, nous pouvons espérer que la condamnation prononcée à Lyon fasse bouger les choses'.

Dans le cas lyonnais, l'inspection du travail avait été alertée dés 2006 par les syndicats de Carrefour. Le tribunal de police a décidé de leur infliger l'amende la plus forte possible, soit 3000 euros par salarié. Le Nouvel Obs précise que Carrefour, 'qui a dix jours pour faire appel, a été en outre condamnée à payer au total plus de 75.000 euros de dommages et intérêts à la CGT, à la CFDT et à FO, parties civiles dans le procès.' Ces derniers envisagent désormais des suites aux Prud'Hommes, pour permettre aux salariés de récupérer leurs 5% de salaires manquants.

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