Conseil d’État : le FN obtient gain de cause face à Laurent Wauquiez

Le Front national devrait récupérer un siège à la commission permanente d'Auvergne-Rhône-Alpes suite à une décision du Conseil d’État en défaveur de Laurent Wauquiez.

Symboliquement, le Front national vient de remporter un succès important sur Laurent Wauquiez. Vendredi, le Conseil d’État a confirmé les résultats du premier scrutin de l'élection des membres de la commission permanente du conseil régional, qui avait eu lieu le 29 septembre dernier. Jusque-là, rien d'anormal.

Pourtant, le premier tour de cette élection avait été annulé, "après la décision unanime de l'assemblée régionale", selon un communiqué de la région. Au terme du scrutin, il y avait une signature de plus sur la liste que de bulletins dans l'urne. Laurent Wauquiez avait alors considéré que "le scrutin était entaché d'une irrégularité", ce qui avait conduit à l'organisation d'un second tour dans la foulée. Contrairement au premier scrutin, le FN ne bénéficiait cette fois pas d'un 11e siège.

"Un champion de la manœuvre électorale"

Compétent comme juge de cette élection, le Conseil d’État avait été saisi par Christophe Boudot, le président du groupe régional du FN, dans le but de faire annuler ce second tour. C'est désormais chose faite, depuis vendredi, et la décision rendue par le Conseil d’État.

Ce dernier statue que Laurent Wauquiez "n’a pas informé les membres de l’assemblée plénière des résultats du vote et n’a pas fait délibérer ces derniers sur l’organisation d’un nouveau vote. Il annule en conséquence les résultats du second scrutin." Muriel Coativy, élue FN à la commission permanente confirme : "Il était 15h et nous n'avions pas déjeuné. M. Wauquiez nous a proposé d'aller manger, et quand nous sommes revenus, nous avons compris que c'était une façon de recompter les voix et de pouvoir organiser un second tour."

Un siège de plus pour le FN

Christophe Boudot assure que le président de la région a "menti délibérément", et l'accuse d'avoir "bafoué la démocratie et [d'avoir] montré son vrai visage, celui d’un dissimulateur et d’un champion de la manœuvre électorale."

Selon Reuters, le verdict du conseil d’État, devrait avoir pour conséquence de rendre au Front national le siège perdu suite à l'annulation du premier scrutin, et de retirer aux Républicains et divers droite les deux sièges gagnés lors du second. Le service presse d'Auvergne-Rhône-Alpes prévient tout de même que "l'ensemble des sensibilités représentées au sein de l'Assemblée régionale sera consulté afin d'envisager les conséquences à tirer de ces dernières évolutions".

"Ce 11e siège, on l'avait gagné, et le Conseil d’État nous l'a rendu", se réjouit déjà Muriel Coativy. En tout cas, Les Républicains ne sortent pas vraiment grandis de cet imbroglio politique.

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