CNP : Moravioff passe au chantage

J’ai sur la table la possibilité de céder l’un des complexes pour une autre activité, et cette opération peut se faire très vite”, menace Galeshka Moravioff. Il ajoute, dans cette lettre datée du 23 octobre, adressée à Georges Képénékian, adjoint au maire délégué à la Culture : “Je vous donne 15 jours pour me répondre si une subvention de fonctionnement d’environ 200 000 euros par an, révisable annuellement sur trois ans, est envisageable contre un engagement de ma part de maintenir l’activité et de terminer les travaux de rénovation”. Le patron ne fait pas dans la dentelle. Et cette mise en demeure passe évidemment très mal auprès des collectivités. “Ce sont des méthodes de patron voyou, j’apprécie assez peu que l’on me pointe un pistolet sur le ventre et qu’on menace de tirer si je ne donne pas de subvention”, répond Yvon Deschamps, vice-président à la Région, délégué à la culture, qui, avec son homologue à la Ville, a toutefois proposé une entrevue à Galeshka Moravioff le 25 novembre prochain.

Oui, on compte discuter, mais on ne distribue pas de l’argent public comme ça, il faut qu’il nous montre un véritable projet, des perspectives”, poursuit Yvon Deschamps, qui confie aussi avoir du mal à croire en la sincérité de Moravioff à maintenir l’offre culturelle des CNP. En effet, le patron parisien a licencié il y a quelques semaines Marc Artigau, le programmateur culte des CNP à qui l’on doit un travail expérimental et de recherche mené depuis 20 ans et unique à Lyon. “L’objectif est de réussir à conserver cette même offre à Lyon”, explique Yvon Deschamps, quitte à ce qu’elle soit offerte dans d’autres lieux, et proposée par une nouvelle équipe. Celle du Comoedia, cinéma de l’avenue Berthelot, menée par Marc Bony, serait sur les rangs. Dans tous les cas, si un soutien public semble indispensable au maintien de ce type d’offre culturelle, Galeshka Moravioff emploie des “méthodes pour le moins bizarres”. Il semble prendre avec peu d'états d'âme le chemin de la fermeture des deux dernières salles CNP, en s’offrant la possibilité de rejeter la faute sur les collectivités. Sur ce mode, la rencontre prochaine entre les différents acteurs s’annonce tendue.

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