Cité de la Gastronomie : Collomb "y va" et la droite s'en va

Ce lundi, il était question de la fraîche mobilisation du maire de Lyon pour le projet qui s'établirait à l'Hôtel-Dieu. Alors qu'un élu de centre droit a demandé le vote d'un vœu unanime de l'assemblée en faveur de la candidature lyonnaise, le président a d'abord ignoré la requête, provoquant le départ des conseillers d'opposition. Avant finalement de s'expliquer. Récit.

Marc Augoyard n'allait pas laisser passer l'occasion. Alors que l'élu centriste ne se lasse pas d'interpeller Gérard Collomb sur le projet de Cité de la gastronomie, il n'essuie depuis six mois que grommellements ou réponses évasives, c'est selon. Quel ne fut pas son étonnement de voir le même Gérard Collomb soutenir publiquement le projet dans Le Progrès de samedi et Lyoncapitale.fr ce dimanche. "On est un peu surpris du changement", a-t-il lancé ce lundi, profitant de l'appel des élus (1) pour revenir à la charge. Ironisant sur le fait que le président de la communauté urbaine vienne "voler au secours d'une victoire", il a regretté que l'on ait "perdu beaucoup de temps". L'élu, habile, a demandé à Gérard Collomb de faire voter un voeu unanime de l'hémicycle en faveur de la candidature lyonnaise à cet appel à projet national, laquelle sera précisée le 15 octobre.

Mais le maire de Lyon n'aime pas se faire dicter l'ordre du jour. Et c'est avec beaucoup de hauteur et de mépris qu'il lui répondit par une communication réglementaire sur un changement de composition de commission, ignorant superbement la requête. Ce n'était pas du goût des élus du centre et de droite qui ont demandé une suspension de séance, puis ont définitivement quitté l'assemblée. Pour eux, le conseil communautaire aura duré trois minutes.

"Je suis assez soucieux des deniers de la collectivité"

Gérard Collomb finira pourtant par répondre, plus tard, quand il le voudra bien, à l'occasion du débat sur Euronews. Il a rappelé sa doctrine : "Pour chaque euro d'argent public dépensé, nous avons 5, 6 ou 7 euros d'argent privé qui viennent, comme à Confluence ou Carré de Soie." "Le projet de Cité de la gastronomie coïncide avec le projet de rénovation de l'Hôtel-Dieu. Il se trouve que je suis assez soucieux des deniers de la collectivité publique, en particulier par les temps qui courent", a-t-il raconté.

Et de regretter qu'aucun projet de financement n'ait accompagné la floraison de propositions. "Avant l'été, il avait rencontré des investisseurs potentiels qui n'étaient finalement pas intéressés", nous a soufflé une collaboratrice de Gérard Collomb. Le président de la communauté urbaine avait finalement nourri des doutes sur la faisabilité du dossier. Et s'agaçait, par contraste, de voir la mobilisation monter. D'où des sorties péremptoires en conseil municipal et conseil communautaire, qui avaient plutôt donné l'impression que le maire balayait d'un revers de main cette idée. Et préférait appuyer le Sirha, salon professionnel déjà organisé par son ami Olivier Ginon (GL Events).

"Eiffage voulait que la ville paie tout"

Pour le président de la communauté urbaine, il n'était pas question de prendre en charge la réhabilitation du bâti nécessaire à la Cité (18 millions d'euros), réhabilitation à la charge d'Eiffage comme pour l'ensemble de l'Hôtel-Dieu. "Eiffage voulait que la ville paie tout", grince une collaboratrice du maire de Lyon. Les discussions ont finalement avancé la semaine dernière. "Un compromis est en passe d'être signé", a expliqué le maire, qui prévoirait que les deux tiers seront à la charge du constructeur, et un tiers à la Ville de Lyon. "Alors, oui, nous allons y aller !" s'est-il exclamé. Non sans marmonner que les "agitations" de l'opposition ne l'avaient pas arrangé dans la négociation avec Eiffage.

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(1) En tant que benjamin de l'assemblée, c'est lui qui procède à chaque entame de conseil communautaire à l'appel des élus.

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